Hydrocarbures : Occidental offre 57 milliards de dollars pour ravir Anadarko à Chevron
Les grandes manœuvres dans l’industrie pétrolière américaine ont connu une brusque accélération mercredi avec l’offre de rachat d’Anadarko Petroleum, présente dans quatre pays africains et l’un des principaux partenaires de la Sonatrach en Algérie, par Occidental Petroleum. Une mise de 57 milliards de dollars, bien supérieure à celle proposée par Chevron.
Chiffrée à 57 milliards de dollars, cette offre de rachat de la compagnie Anadarko par Occidental, dévoilée le 23 avril, serait – si elle devait aboutir – l’une des plus importantes dans le secteur pétrolier depuis le rachat en 2015, pour 61 milliards de dollars, de BG Group par Royal Dutch Shell.
Occidental Petroleum propose 76 dollars par action en actions et en cash, là où Chevron proposait quelque 65 dollars, soit environ 33 milliards de dollars, a précisé le groupe, qui affirme étudier l’hypothèse d’un rachat d’Anadarko depuis deux ans. Ses premières tentatives de rapprochement avaient été repoussées, a récemment affirmé la presse américaine.
À LIRE. Hydrocarbures : en rachetant Anadarko, Chevron pose un pied en Algérie
Occidental Petroleum n’a pas abandonné le projet pour autant car « il n’y a pas d’offre avec des opportunités aussi élevées », a confié Vicki Hollub, la PDG du groupe, sur la chaîne de télévision américaine CNBC mercredi. « La proposition d’Occidental représente une prime d’environ 20% sur la valeur de la transaction en attente d’Anadarko au 23 avril 2019″, a fait savoir l’entreprise.
Anadarko est l’un des principaux partenaires de la Sonatrach en Algérie
Renforcer sa présence sur le continent africain
Selon le cabinet d’analyse spécialisé Wood Mackenzie, Occidental, qui opère dans des pays où les relations avec les autorités réglementaires sont complexes, notamment au Moyen-Orient (Oman, Qatar et aux Émirats Arabes Unis) et en Amérique du Sud (Colombie, Bolivie), serait ainsi moins susceptible de céder les filiales algériennes et ghanéennes d’Anadarko, qui a dû faire face à des tension avec Alger, à propos de la taxe sur les « super profits pétroliers ».
Aujourd’hui, Anadarko est l’un des principaux partenaires de la Sonatrach en Algérie, où elle exploite les blocs 404 et 208 sur le champ Hassi Berkine, avec un contrat arrivant à échéance en 2023, ainsi que l’un des plus grand gisement national, El Merk à Illizi, elle est aussi partenaire d’exploitation du projet emblématique Jubilee au Ghana qui avait relancé l’intérêt du secteur dans cette zone de l’Afrique de l’Ouest.
Pour Chevron, cela aurait été l’occasion de poser son premier pied dans le pays. En rachetant Anadarko, Occidental Petroleum pourra renforcer sa présence sur le continent africain.
Les deux géants américains espèrent tous les deux mettre la main sur des l’un des plus grands projets d’exploitation de gaz naturel liquéfié en Afrique, à l’est du Mozambique, où ils seront en concurrence direct avec le leader mondiale du pétrole, leur compatriote ExxonMobil.
Anadarko remonte de 11% à Wall Street
Les offres des deux géants américains du pétrole interviennent en outre au moment où les prix du brut sont en train de rebondir après plusieurs années de forte baisse, qui ont entraîné une dégringolade des bénéfices et des investissements des majors pétrolières à travers le monde. Depuis le début de l’année, le cours du brut coté à New York a pris 45%.
« Occidental est convaincu que son offre est supérieure aussi bien financièrement que du point de vue stratégique pour les actionnaires d’Anadarko », affirme l’entreprise qui propose aux actionnaires 38 dollars en cash pour chaque action d’Anadarko, assortis de 0,6094 action.
Le titre d’Occidental était en baisse de 5,5% vers 12H45 GMT lors des transactions électroniques précédant l’ouverture de Wall Street tandis que celui d’Anadarko s’envolait de 11% à un peu plus de 70 dollars. Celui de Chevron restait stable.
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