Diabète : catastrophe ou vie normale ?

Autrefois, on tentait de diagnostiquer un diabète en goûtant les urines. Cette technique aux résultats catastrophiques ne laissait guère de chance de survie aux diabétiques. Aujourd’hui, ils peuvent mener une vie tout à fait normale.

Publié le 24 mai 2004 Lecture : 2 minutes.

Chaque cellule de l’organisme a besoin de sucre dont la régulation est principalement assurée par l’insuline que produit le pancréas. Le diabète (D) est un trouble de cette régulation vitale. Il est très fréquent en Afrique.
Une production insuffisante d’insuline provoque le D1 (ex-diabète maigre) ; d’origine génétique, il apparaît dès l’enfance. Dans le D2 (ex-diabète gras), l’insuline est présente en quantité suffisante, mais est mal utilisée. Le D2 apparaît souvent après 30 ans ; toutefois, on l’observe de plus en plus chez les jeunes et même chez les enfants mal nourris et sédentaires.
Les signes du diabète sont simples : excès d’urines, soif et faim excessives, fatigue et parfois amaigrissement. Ces signes peuvent être tardifs. Sans les attendre, il faut dépister systématiquement le diabète chez les obèses ou chez les sujets ayant un parent diabétique, hypertendu ou ayant un excès de triglycérides dans le sang. Un examen d’urines très simple montre la présence de sucre. Une prise de sang confirme le diagnostic : on parle de diabète quand le taux de sucre (glycémie) dépasse 1,26 g/l à jeun (ou 2 g/l quel que soit le moment). Le dosage de l’hémoglobine glyquée (modifiée par la fixation de sucres) reflète le niveau de la glycémie des soixante jours précédents.
Un coma peut survenir au début ou en cours d’évolution : par excès de sucre ou, au contraire, par manque de sucre (au cours d’un traitement). Dans chaque cas, l’hospitalisation est urgente. Loin de l’hôpital, on peut donner au malade cinq morceaux de sucre dans de l’eau : parfois on « ressuscite » les comas causés par le manque de sucre (les plus dangereux), mais on n’aggrave pas les comas hyperglycémiques.
À long terme, les complications sont inévitables. Elles touchent les artères des membres, conduisant parfois jusqu’à l’amputation ; du coeur, causant des infarctus ; ou du cerveau, entraînant des paralysies. L’atteinte du rein est presque systématique. L’hypertension est fréquente. Une perte de la vue est possible par atteinte de la rétine ou par cataracte. Enfin, le diabète favorise les infections qui aggravent le diabète : plaies interminables (pieds surtout), tuberculose, etc.
Un diabétique bien traité évite tous ces risques. Un régime alimentaire est nécessaire ainsi qu’une activité physique quotidienne (car elle consomme du sucre). Le traitement doit être pris tous les jours : dans le D2, il s’agit de comprimés qui facilitent l’utilisation de l’insuline ; dans le D1, d’injections d’insuline. Cette insuline peut être injectée par une pompe implantée dans l’abdomen et commandée par la mesure automatique de la glycémie : c’est un pancréas artificiel. Mais la greffe d’un vrai pancréas est à l’étude.
Un diabétique bien surveillé peut vivre normalement grâce à une bonne coopération malade-médecin. Le malade apprend à connaître sa maladie et à adapter lui-même son traitement.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires