« Changer le cours de l’Histoire »

Publié le 24 mai 2004 Lecture : 2 minutes.

Redonner un peu d’espoir à tous ceux qui luttent contre le sida. Tel semble être l’objectif poursuivi par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui publie, à l’occasion de son assemblée générale qui s’est tenue à Genève du 17 au 22 mai, son rapport 2004 sur la santé dans le monde intitulé « Changer le cours de l’Histoire ». Car, à première vue, les choses ne s’améliorent pas vraiment. Les chiffres sont toujours alarmants : 3 millions de décès annuels, 5 millions de nouvelles contaminations, 34 millions à 46 millions de séropositifs selon les estimations, et des conséquences économiques terribles. Mais également 6 millions de personnes dans les pays en développement (PED) dans l’attente d’un traitement, pour 400 000 heureux élus bénéficiaires d’une trithérapie.

La direction de l’OMS a donc jugé bon de resserrer les rangs et de battre le rappel des troupes. Tout d’abord, rappelle-t-elle dans ce rapport, jamais la lutte contre le sida n’a bénéficié d’autant d’argent. Le plan du président des États-Unis pour l’aide d’urgence à la lutte contre le sida (Pepfar) prévoit 15 milliards de dollars de contribution d’ici à 2008, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la malaria et la tuberculose a un total de promesses de dons atteignant 5,5 milliards de dollars, et la Banque mondiale a crédité son programme multipays de 1 milliard de dollars. Bien sûr, une grande partie de cet argent n’est pas débloquée. Mais la stratégie de l’OMS consiste peut-être justement à en vanter les mérites de façon à engager les donateurs à respecter leur promesse.

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Autre point sur lequel Jong-wook Lee, directeur général de l’agence onusienne, a choisi de mettre l’accent : la disponibilité des médicaments. Pour la première fois, les traitements sont en effet clairement désignés comme essentiels à la lutte contre le sida, et complémentaires de la prévention. On lit en effet que « de toutes les interventions possibles, le traitement peut le plus efficacement stimuler la prévention ». Une idée qui fait décidément son chemin puisque même les Américains, qui ont longtemps estimé que seule la prévention, sous la forme de l’abstinence ou de la fidélité uniquement, était efficace, financent aujourd’hui des traitements avec les fonds du Pepfar. Ainsi, le Kenya a bénéficié d’un don pour acheter des médicaments.

Reste que, malgré ces bonnes intentions et la disponibilité financière, des lacunes subsistent dans de nombreux pays en développement. Peu d’infrastructures, peu de personnel, un manque de volonté politique, autant d’éléments qui empêchent également de lutter contre la pandémie. Et Jong-wook Lee le sait bien. Il a d’ailleurs rappelé à plusieurs reprises que « si nous nous y attaquons résolument, nous mettrons du même coup en place des systèmes de santé capables de répondre aux besoins d’aujourd’hui et de demain ». Mais le chantier est d’envergure et, en attendant, 8 000 personnes décèdent chaque jour du sida.

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