C’est dans la poche
Publié le 24 mai 2004 Lecture : 2 minutes.
S’il est un phénomène qui a marqué la vie du livre au cours du demi-siècle écoulé, c’est bien la montée en puissance du Poche. En France, où il représente entre 16 % et 17 % de la production totale, 99,2 millions d’exemplaires ont été vendus en 2003, pour un chiffre d’affaires de 555 millions d’euros.
Si la progression (1,5 %) s’est tassée par rapport aux années précédentes (+ 4 % en 2001 et en 2002), les éditeurs n’ont pas à se plaindre. Pour eux, comme le souligne Livres Hebdo dans un dossier récent (n° 555), le Poche reste une « vache à lait ». Le risque, en effet, est limité : le grand format a amorti une partie des charges et donné une idée assez fiable du potentiel de vente.
Il n’est pas étonnant que le secteur soit dominé par les grands groupes. À eux seuls, Le Livre de Poche (Hachette), Pocket (Editis, ex-Vivendi) et Folio (Gallimard) contrôlent 50,6 % du marché (hors jeunesse). Derrière, on trouve J’ai Lu (Flammarion), avec 7,5 % de parts de marché, et Points-Seuil (4,7 %).
Encore faut-il s’entendre sur la définition du Poche. Celui-ci, en théorie, consiste en la réédition, en petit format et à fort tirage, d’un ouvrage paru d’abord en grand format depuis au moins un an. Or les titres de Gallimard-Découvertes ou les Que sais-je ? des Presses universitaires de France sont des premières éditions à tirages limités. Les Fleuve noir et les Pocket Jeunesse sont tous des inédits.
Les ventes les plus spectaculaires viennent des nouveautés. C’est surtout la cas chez Pocket qui avait fait un « tabac » en 2002 avec les trois tomes du Seigneur des anneaux (2 millions d’exemplaires vendus). Exploit (presque) réitéré en 2003 grâce à Sept jours pour une éternité de Marc Levy. Le meilleur auteur de la collection reste toutefois Christian Jacq : depuis 1996, l’ensemble de ses romans sur l’Égypte s’est vendu à 6,5 millions d’exemplaires.
Rien de tel chez Folio, dont la prospérité repose sur le fonds de littérature générale et de classiques contemporains : des livres qui, sans jamais être en tête des palmarès, s’écoulent sur une très longue période. L’Étranger d’Albert Camus, avec 84 réimpressions et 5,811 millions d’exemplaires vendus, détient le record absolu de la catégorie. Au Livre de Poche, la palme revient au Grand Meaulnes d’Alain Fournier (5 millions d’exemplaires), suivi de Vipère au poing d’Hervé Bazin (3,9 millions) et de Germinal d’Émile Zola (3,9 millions).
