Mali : Bamako va lever 520 milliards de Francs CFA en 2019 pour financer son développement
Bamako a sollicité le marché financier régional pour une émission obligataire qui a permis de mobiliser 16,5 milliards de F CFA. Pour 2019, l’État malien compte mobiliser 520 milliards de F CFA via l’émission de titres publics destinés à financer des projets de développement.
« Au vu de l’évolution récente des émissions du marché financier régional, cette opération est une réussite », se félicite Siaka Samaké, chef de division Banques et Finances au Trésor public malien, interrogé par Jeune Afrique. L’émission obligataire du Mali visait en effet à lever 15 milliards F CFA sur le marché financier régional. Mais elle a finalement permis d’en récolter 57,19 milliards, soit une sursouscription de l’ordre de 381%.
Le Trésor public malien, prudent, a toutefois décidé de ne retenir que 16,5 milliards de F CFA des fonds levés « pour deux raisons principales, à savoir contenir la charge financière de l’État et respecter l’engagement des Trésors nationaux à ne pas retenir plus de 110% du montant sollicité », précise Siaka Samaké.
« Engouement des investisseurs »
C’est la seconde fois depuis début 2019 que Bamako sollicite le marché via l’émission de titres publics. Au total, les ressources ainsi mobilisées s’élèvent à 158 milliards de F CFA, dont 66 milliards de Bons du Trésor et 91,7 milliards d’obligations. Au total, selon le calendrier des émissions de titres publics établit pour 2019, Bamako vise la levée de 520 milliards F CFA d’ici à décembre prochain.
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Pour cette opération, « le Mali a obtenu à cette émission le meilleur prix moyen pondéré sur l’année 2019 (98,74%), et de surcroît sur un titre d’une maturité de 5 ans. De plus le taux de rendement de 6,73%, est l’un des meilleurs de la zone. Ceci prouve à suffisance l’engouement des investisseurs envers les titres du Mali », ajoute le chef de division Banques et Finances. C’est nettement meilleur que la dernière intervention du Mali, en février dernier, et celle réalisée par le Bénin le 18 avril, sur le même marché, qui avait déjà révélé un engouement grandissant des investisseurs.
Autre facteur qui explique ces bonnes conditions : le relâchement de la liquidité sur le marché financier régional de l’UEMOA, qui rend désormais les titres à moyen et long terme plus prisés que ceux à court terme.
Financements de travaux d’infrastructures
Les fonds levés vont permettre de financer les travaux de la section Yanfolila-Kalana-Frontière de Guinée, ainsi que le bitumage de la route Kolondieba-Zantiébougou, près de la frontière ivoirienne. Autres chantiers dont les budgets seront abondés par cette levée de fonds, la construction d’un deuxième pont à Kayes, ou encore la construction d’un échangeur et la réhabilitation de la section Tour d’Afrique.
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« Les 16 milliards ne sont qu’une partie des 520 milliards de F CFA que nous comptons mobiliser cette année, conformément aux prévisions budgétaires, pour financer plusieurs investissements », insiste Siaka Samaké. Ces ressources seront mobilisées via 19 émissions de titres publics – six constitués de bons du Trésor et treize d’obligations. Une obligation émise par appel public à l’épargne d’une maturité de 10 ans pour 100 milliards est également prévue.
« À la date du 25 avril 2019, sur une prévision de 165 milliards F CFA, le Mali a mobilisé 174,2 milliards, soit un taux de réalisation de 105,6%. Il faut noter que sur la période, les investisseurs avaient proposé 339,7 milliards F CFA à l’État du Mali, soit un taux de couverture global de 205,9% », se félicite par ailleurs Siaka Samaké.
En 2018, les émissions de titres publics avaient permis de lever 548,98 milliards de F CFA, dont 350,1 8 milliards au titre des obligations et le reliquat – 198, 8 milliards – sous forme de bons. Pour son budget 2019, le Mali table sur des recettes estimées à 2023,15 milliards de F CFA. La prévision de croissance du PIB, elle, est autour de 4,8%, alors que la dette globale du pays s’établit autour de 36% du PIB, avec une amélioration du solde budgétaire.
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