Ben Bella, pour une Confédération maghrébine

Publié le 25 mai 2004 Lecture : 2 minutes.

« L’Algérie s’est acquis des amis qui sont aussi des appuis. Elle en a besoin parce qu’une rude besogne l’attend et que sa révolution est âprement combattue. Quelle est d’ailleurs la révolution authentique qui n’a pas été contestée, vilipendée ? À l’extérieur, les attaques se multiplient contre nous en raison de la position que nous
avons à l’égard d’Israël. Pour nous, l’existence de l’État d’Israël pose essentiellement un problème politique et non pas racial. []
Avec la France, nous avons tenu à oublier le passé et son cortège d’horreurs. [] Non pas pour l’aide française. Elle nous est certes utile, non indispensable. J’accorde encore plus de prix à la coopération culturelle. Mais ici l’utilité est réciproque.
D’une manière générale, la coopération avec la France doit trouver sa vitesse de croisière. Nous n’en sommes plus éloignés. Je crois, comme je l’ai dit au général de
Gaulle, que nous avons laissé derrière nous la houle et le mauvais temps.
À l’intérieur, également et dans nos rapports avec nos voisins maghrébins , nous cherchons cette vitesse de croisière. Avec la Tunisie, c’est presque chose faite. Le
président Bourguiba n’a pas pu venir à Alger cette fois-ci. Il y sera toujours le bienvenu. Du côté du Maroc, la crise se résorbe. Il n’en restera plus trace d’ici peu. Et cela, on le devra à l’OUA. L’esprit d’Addis-Abeba a triomphé. Je sais bien que notre Organisation de l’unité africaine ne s’est pas structurée, mais elle a déjà à son actif des résultats que l’ONU pourrait lui envier. Pour en revenir au Maroc, je dirai que la solution de notre différend avec ce pays frère est d’abord d’ordre économique. Nous
sommes prêts à en discuter. Que quelques arpents de terre se situent en deçà ou au-delà de notre frontière commune, c’est une affaire secondaire. Ce qui importe, c’est de guérir de Tindjoub et de Hassi Beida. Dans cinq ou dix ans, nous serons en mesure d’aborder la vraie solution politique : la confédération.
Notre premier devoir aujourd’hui consiste à aider les pays africains qui luttent pour leur indépendance. »

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