Mali : l’armée dément avoir exécuté trois personnes dans le nord du pays

L’armée malienne, accusée par un groupe armé allié et un élu d’avoir exécuté sommairement mercredi trois personnes dans le nord du pays, a démenti et ouvert une enquête, a-t-on appris samedi.

Des soldats maliens près de l’hôtel Radisson Blu de Bamako, le 20 novembre 2015 (photo d’illustration). © Jerome Delay/AP/SIPA

Des soldats maliens près de l’hôtel Radisson Blu de Bamako, le 20 novembre 2015 (photo d’illustration). © Jerome Delay/AP/SIPA

Publié le 27 avril 2019 Lecture : 2 minutes.

Selon le Groupe d’Autodéfense Touareg Imghad et alliés (Gatia), un mouvement allié du gouvernement, « un adjudant-chef de la garde nationale et deux jeunes civils membres du Gatia » ont été arrêtés et exécutés sommairement par des soldats à Intahaka », puis leurs dépouilles ont été brûlées, dans la région instable de Gao (nord).

Un élu du nord du Mali, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a confirmé à l’AFP « la mort de trois touareg dans des conditions atroces ». « Il paraît que l’armée a trouvé une arme avec un d’entre eux. Ils étaient à motos entre Gossi et Gao. « Ils ont été arrêtés, ligotés, tués et brûlés ».

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Le Gatia a « appris avec consternation l’événement tragique, inhumain et injustifiable survenu à Intahaka, suite à l’interpellation, à l’exécution et à l’incinération publique des corps d’un adjudant-chef de la garde nationale et de deux jeunes civils membres du Gatia par l’escorte des Fama (force armées maliennes) », a déclaré le groupe dans un communiqué.

« L’adjudant-chef Mossa Ag Hamada (une des personnes tuées) était en service au MOC (Mécanisme opérationnel de coordination, une structure chargée d’appliquer un volet de l’accord de paix d’Alger) de Gao (nord), au compte de la partie gouvernementale, et aurait présenté sa carte professionnelle à l’officier commandant l’escorte qui l’aurait totalement ignorée », selon le communiqué.

>>> À LIRE – Mali : pourquoi la mise en œuvre de l’accord de paix avance si lentement

Le Gatia « appelle le gouvernement du Mali et la Minusma (mission de l’ONU au Mali) à diligenter des enquêtes pour faire toute la lumière sur cette énième horrible bavure et traduire les coupables devant les juridictions compétentes », selon le communiqué.

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De son côté, une source militaire malienne a « catégoriquement » démenti la nouvelle, et affirmé qu’une enquête avait été ouverte.

« Je démens catégoriquement. Nous sommes une armée républicaine. Nous avons ouvert immédiatement une enquête et nous travaillons à la manifestation de la vérité », a déclaré cette source sous couvert d’anonymat.

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Une autre source militaire malienne a confirmé qu’une « enquête rigoureuse » était menée, ajoutant : « Nous ne pouvons pas dire à ce stade que ce sont des militaires maliens qui sont les auteurs ».

L’armée malienne a plusieurs fois été accusée d’exactions et d’exécutions sommaires de civils, dans sa lutte contre les groupes jihadistes qui mènent une guérilla dans le pays.

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