Sur un nuage

Cinq ans après sa création, la compagnie sénégalo-marocaine affiche d’excellents résultats. Et de nouvelles ambitions.

Publié le 25 avril 2006 Lecture : 2 minutes.

Le ciel africain n’est pas uniquement traversé par des avions-poubelles, loués par des transporteurs moribonds et pilotés par des amateurs, comme l’a suggéré, le 22 mars, la Commission européenne à travers la publication d’une liste noire des compagnies aériennes où plus de 90 % des noms sont africains. Le 19 avril, sous les lambris du pavillon Dauphine, dans le 16e arrondissement parisien, Air Sénégal International (ASI), propriété à 51 % du groupe Royal Air Maroc (RAM) et à 49 % de l’État sénégalais, a fêté son cinquième anniversaire à grand renfort de coupes de champagne et de petits fours. Dans un salon privé, en marge des festivités, le directeur général de cette compagnie, née peu après la disparition de la multinationale Air Afrique, se prête à l’exercice des interviews. Mohamed Fattahi énumère les motifs de satisfaction : « Nous avons dépassé nos objectifs. Nous transportons un demi-million de passagers, nous possédons cinq appareils, contre deux il y a cinq ans, et nous desservons près de vingt destinations. Nous avons réalisé des progressions à deux chiffres. Notre chiffre d’affaires, en 2005, a dépassé 120 millions de dollars. »
En 2001, les liaisons aériennes entre capitales ouest-africaines sont rares, compliquées et le plus souvent indirectes. ASI saute sur l’occasion. La compagnie renforce rapidement sa présence à l’intérieur de la sous-région avec, au départ de Dakar, des vols à destination de Bamako, Niamey ou Ouagadougou, ainsi que du golfe de Guinée vers Abidjan, Lomé, Cotonou ou Accra. Saisissant l’opportunité des liens entre l’Afrique de l’Ouest et l’Europe, ASI s’étend également vers le Vieux Continent, desservant Paris, Lyon, Marseille et, depuis 2005, Madrid et Milan. La technique du code share (le « partage de code », qui consiste à commercialiser des sièges sur les appareils d’un transporteur partenaire) lui permet de s’attaquer à des destinations plus lointaines comme Johannesburg et Casablanca, et de franchir l’Atlantique pour rallier New York.
Aujourd’hui, ses ambitions, guidées par celles de sa maison mère, dépassent la sous-région. Outre l’augmentation des fréquences vers Milan et Marseille, ASI ?projette de conquérir l’Afrique centrale, notamment Libreville, Douala et Bangui. À la fin du premier semestre 2006, le début programmé de l’activité d’Air Gabon International – née sur les cendres d’Air Gabon et constituée sur le modèle d’ASI, en coentreprise entre l’État gabonais et le groupe RAM – lui facilitera assurément la tâche. La candidature du groupe RAM à la reprise de Cameroon Airlines confirme cette tendance vers le centre du continent. Mais rien n’est encore joué. Deux compagnies africaines, Kenya Airways et Comair (Afrique du Sud), ainsi qu’une européenne, SN Brussels, sont aussi sur les rangs.

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