Burkina Faso : au moins cinq morts dans l’attaque d’une église dans le Nord
L’attaque d’une église à Silgadji, dans le nord du Burkina Faso, par des hommes armés, a fait au moins cinq morts dimanche, dont le pasteur de l’édifice.
« Des individus armés non identifiés ont attaqué l’église protestante de Silgadji tuant quatre fidèles et le pasteur principal. Au moins deux autres personnes sont portées disparues », a indiqué lundi une source sécuritaire.
« L’attaque a eu lieu vers 13 h 00, au moment où les fidèles quittaient l’église à la fin de l’office religieux », a précisé à un membre de l’église, sous couvert d’anonymat. « Les assaillants étaient à motos. Ils ont tiré des coups de feu en l’air avant de viser les fidèles », a précisé ce témoin.
Si des prélats chrétiens et musulmans ont déjà été visés par des attaques jihadistes, il s’agit de la première attaque d’une église depuis 2015, date des premières attaques jihadistes.
Des responsables religieux ciblés
Le Burkina Faso est confronté depuis quatre ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières, attribuées à des groupes jihadistes, dont Ansarul Islam, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et l’État islamique au Grand Sahara (EIGS).
D’abord concentrées dans le nord du pays, ces attaques ont ensuite visé la capitale et d’autres régions, notamment l’Est, et fait depuis 2015 quelque 350 morts, selon un comptage de l’AFP.
Vendredi, six personnes dont cinq enseignants ont été tués à Maïtaougou, localité située dans la province du Koulpélogo, dans la région de l’Est.
Les attaques ciblent régulièrement des responsables religieux, principalement dans le nord du pays. À la mi-mars, l’abbé Joël Yougbaré, curé de Djibo, dans le nord du pays, a été enlevé par des individus armés. Son cadavre a été retrouvé près de Djibo, selon des habitants de la ville, sans que l’église catholique qui avait signalée sa disparition ne confirme cette information.
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Le 15 février, le père César Fernandez, missionnaire salésien d’origine espagnole a été tué lors d’une attaque armée attribuée à des djihadistes à Nohao, dans le centre-est du Burkina.
En mai 2018, le catéchiste Mathieu Sawadogo et son épouse avaient été enlevés à Arbinda puis relâchés le 14 septembre. Avant eux, Pierre Boena, pasteur de l’église protestante de Béléhouro avait également été enlevé puis remis en liberté, en juin 2018.
Plusieurs imams ont également été assassinés par les jihadistes dans le Nord. Selon des sources sécuritaires, ceux-ci étaient « considérés comme pas assez radicaux » par les jihadistes ou « accusés de collaborer avec les autorités ».
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