Mines : les ambitions freinées du géant suisse Glencore

Le géant anglo-suisse, actif notamment le secteur extractif au Cameroun, en Zambie, en RDC et au Nigeria, a revu ses prévisions de production à la baisse pour 2019. Le groupe est par ailleurs sous le coup de plusieurs enquêtes pour corruption.

La mine de cuivre Frontier à Sakania, au Katanga (RDC). © Gwenn Dubourthoumieu pour Jeune Afrique.

La mine de cuivre Frontier à Sakania, au Katanga (RDC). © Gwenn Dubourthoumieu pour Jeune Afrique.

Publié le 30 avril 2019 Lecture : 2 minutes.

Après avoir reconnu le 25 avril dernier être sous le coup d’une enquête de l’autorité de régulation des matières premières américaine (CFTC), pour des soupçons de corruption, Glencore a annoncé dans un communiqué daté du 30 avril des baisses de ses prévisions de production minière pour l’année 2019 de 3 % pour le cuivre, de 7 % pour le nickel ; de 3 % pour le ferrochrome et de 11 % pour le pétrole. Le jour même à 16 h 30, l’action Glencore cédait 3,8 % au London Stock Exchange.

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Au cours du premier trimestre 2019, le groupe a en revanche enregistré des hausses dans l’extraction de charbon et de zinc (+ 8 %), et celle de cobalt (+ 56 %). Cette augmentation s’explique notamment par l’acquisition en 2018 des mines de charbons de HVO et Hail Creek, et par la reprise d’activité de la mine de zinc Lady Loretta, toutes trois situées en Australie.

Le cobalt congolais toujours bloqué

Concernant le cobalt, la production de Glencore a très fortement augmenté car elle tient compte de l’extraction de 3 500 tonnes de la mine de Kamoto (RDC), mais celle-ci contient une proportion excédentaire d’uranium qui en restreint les possibilités d’exportation. Aucune vente de cobalt provenant de la province du Katanga n’a d’ailleurs était faite depuis le début de l’année, précise Glencore.

Concernant la production de cuivre, celle-ci a diminué de 7 % au premier trimestre 2019 par rapport au premier trimestre 2018, en raison de l’arrêt du site de Mopani en Zambie pour des raisons de sécurité, d’inondations en Australie sur son site de Queensland et à cause de l’appauvrissement du site Punitaqui au Chili.

Exploitation pétrolière retardée au Cameroun

Sa production  de nikel est aussi en baisse pour des raisons de maintenance sur la mine de Koniambo (Nouvelle-Calédonie) et à cause d’intempéries aux Canada, qui ont limité les livraisons du zinc vers la raffinerie située à Nikkelverk (Norvège), annonce le groupe.

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Enfin, même si la production de pétrole est stable comparée au premier trimestre 2018, Glencore a diminué de 11 % sa prévision de production de brut pour l’année 2019 « en raison des retards administratifs au Cameroun ». Le groupe avait introduit sa demande d’autorisation d’exploitation du bloc pétrolier de Bolongo en 2017, elle l’a finalement obtenu le 8 janvier 2019.

Trois enquêtes en cours

Si l’on ne connait pas les pays concernés par l’enquête de la CFTC sur Glencore pour des soupçons de corruption, la compagnie suisse est aussi concernée par une enquête des autorités brésiliennes, dans le cadre de la grande affaire de corruption baptisée « Lava Jato » (lavage express).

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Glencore a également été cité à comparaître par le ministère de la Justice américain, pour des documents concernant d’éventuelles affaires de corruption et de blanchiment d’argent au Nigeria, en République démocratique du Congo et au Venezuela.

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