Algérie : l’armée appelle au dialogue pour sortir de la crise

Le chef d’état-major de l’armée algérienne a appelé mercredi au « dialogue avec les institutions de l’État », après avoir opposé mardi une fin de non-recevoir aux revendications des manifestants, qui réclament la mise en place d’institutions de transition ad hoc pour gérer l’après Abdelaziz Bouteflika.

Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major et vice-ministre algérien de la Défense, à Alger le 1er juillet 2018. © Anis Belghoul/AP/SIPA

Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major et vice-ministre algérien de la Défense, à Alger le 1er juillet 2018. © Anis Belghoul/AP/SIPA

Publié le 1 mai 2019 Lecture : 2 minutes.

« Je demeure entièrement convaincu qu’entamer un dialogue constructif avec les institutions de l’État, est l’unique moyen pour sortir de la crise », a affirmé le général Ahmed Gaïd Salah dans une déclaration publiée mercredi sur le site du ministère de la Défense.

Ce dialogue, a-t-il insisté, est « la voie la plus judicieuse pour présenter des propositions constructives, rapprocher les points de vue et atteindre un consensus autour des solutions disponibles ».

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Il avait indiqué dans un discours la veille que la présidentielle prévue le 4 juillet en Algérie – dans les délais prévus par la Constitution – pour élire un successeur à M. Bouteflika, poussé à la démission le 2 avril, était la « solution idéale pour sortir de la crise ».

Les manifestants exigent depuis le 22 février le départ de l’ensemble des figures du « système » au pouvoir en Algérie, notamment celui du chef de l’État par intérim Abdelkader Bensalah et du Premier ministre Noureddine Bedoui, deux anciens proches de M. Bouteflika.

Les contestataires refusent que les structures et personnalités de l’appareil hérité de M. Bouteflika organisent la présidentielle, ses vingt années au pouvoir ayant été marquées selon eux par des fraudes électorales.

Manifestation de travailleurs

Ils réclament un processus de transition hors des institutions et délais prévus par la Constitution, supervisé par des structures spécialement mises en place et chargées de mener le pays vers une IIe République.

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Devenu de facto l’homme fort de l’Algérie depuis qu’il a lâché M. Bouteflika, rendant sa démission inéluctable, le général Gaïd Salah a souligné mardi exclure que l’armée permette une transition hors du cadre constitutionnel.

Il a d’autre part prévenu mercredi contre toute tentative d’ »exploiter les manifestations afin de porter atteinte à la sécurité nationale du pays et mettre en danger son unité nationale ».

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Il a assuré que l’armée « oeuvre en permanence à faire éviter au pays de tomber dans le piège de la violence et les tragédies qui pourraient en résulter ».

À l’occasion de la Fête du travail, des centaines de travailleurs ont manifesté mercredi place du 1er Mai à Alger, siège de l’Union générale des travailleurs algériens.

Brandissant des drapeaux algériens, ils scandaient des slogans contre le « système » et réclamaient des mesures contres les « corrompus ».

La police les a empêchés de rejoindre d’autres manifestants rassemblés à la Grande Poste, bâtiment devenu le lieu de rassemblement emblématique des manifestations algéroises.

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