La semaine (du 15 au 21 avril)

États-Unis
Rosa Parks réhabilitée
Cinquante et un ans après avoir refusé de céder sa place à un Blanc dans le bus, et six mois après sa mort, Rosa Parks voit enfin son action reconnue par son État natal. Le 18 avril, l’Alabama a approuvé sa réhabilitation ainsi que celle de ceux qui avaient été condamnés pour avoir enfreint des lois ségrégationnistes. « Cela aurait dû être fait depuis longtemps », a déclaré le démocrate Thad McClammy. La « loi Rosa Parks » a été approuvée à l’unanimité.

Chine/états-Unis
Divergences ?stratégiques
Le président chinois Hu Jintao a bouclé, le 21 avril, un périple américain de trois jours entamé à Seattle, où il a rencontré les PDG de Boeing et de Microsoft. Une dissidente de la secte Fa Lun Gong a perturbé la conférence de presse organisée à la Maison Blanche, en interpellant violemment le dirigeant chinois, avant d’être maîtrisée par les gardes. George Bush et Hu Jintao n’ont pas réussi à surmonter leurs divergences sur le nucléaire iranien – la Chine plaide pour la diplomatie – et sur le déficit commercial américain – Washington souhaitait une dévaluation du yuan

Algérie
Bouteflika et la France
L’annonce de l’hospitalisation d’Abdelaziz Bouteflika à Paris, à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, où il avait été opéré en urgence en novembre dernier « pour un ulcère hémorragique à l’estomac », a relancé les spéculations sur l’état de santé du président algérien. Simple consultation de routine, prévue de longue date, assure-t-on à Alger comme au Quai d’Orsay. À Paris, Jean-Marie Le Pen, le leader du Front national, qui a ébruité la nouvelle le 20 avril sur les ondes de RMC, s’est ému du fait qu’Abdelaziz Bouteflika vienne se faire soigner à Paris moins de deux jours après ses déclarations incendiaires de Constantine sur le génocide « identitaire » perpétré par la France en Algérie entre 1830 et 1962. Polémique, quand tu nous tiens

Sécheresse
Appel historique pour Oxfam
L’ONG Oxfam a lancé le 20 avril le plus important appel à dons de son histoire. La « vieille dame » sexagénaire cherche 29 millions d’euros pour lutter contre la sécheresse qui menace 11 millions de personnes au Kenya, en Somalie, en Éthiopie, en Érythrée et à Djibouti. « Cette crise attire moins l’attention du public que le tsunami, mais le nombre de gens qui en souffrent est bien plus important », a expliqué Barbara Stocking, la directrice de l’ONG. L’ONU, elle, a bien du mal à récolter les 426 millions de dollars qu’elle a réclamés en urgence début avril à ses États membres pour venir en aide à la Corne de l’Afrique.

Kenya
Sans eau ni terre
Dix mille personnes déplacées et treize tuées dans le nord du Kenya depuis début avril. Au 19 avril, tel était le bilan des violences entre tribus rivales dans cette zone aride du pays (selon la police). L’essentiel des déplacés sont des éleveurs partis dans le sud de l’Éthiopie voisine, à la recherche d’eau et de pâturages. Ils en ont été chassés et sont donc de retour dans la zone où la concurrence pour l’accès aux ressources et aux sols fait rage. En période de sécheresse, les affrontements se soldent fréquemment par une issue mortelle.

Mauritanie
Ould Taya peut revenir
Renversé le 3 août 2005, l’ancien président mauritanien Maaouiya Ould Taya, qui vit depuis en exil au Qatar, pourra désormais rentrer dans son pays. Il pourra même « profiter des avantages que la loi accorde aux anciens chefs d’État », a affirmé son successeur, le colonel Ely Ould Mohamed Vall lors d’un entretien diffusé, le 17 avril, par la chaîne panarabe Al-Arabiya. Toutefois, l’ex-maître de Nouakchott ne sera pas autorisé à faire de la politique durant la transition, qui s’achèvera en mars 2007.

Italie
Une victoire à la floridienne
Le 19 avril, la Cour de cassation italienne a confirmé la victoire de la coalition de centre-gauche menée par Romano Prodi aux élections législatives des 9 et 10 avril. L’Unione l’emporte finalement avec 24 755 voix de plus que Silvio Berlusconi et ses alliés de droite. Prodi lui succède à la présidence du Conseil et doit maintenant s’atteler à la tâche – délicate, vu sa courte majorité – de former un gouvernement. Le patron de Forza Italia a rechigné à accepter sa défaite. George W.Bush – qui avait connu le même suspense lors de sa première élection – et Vladimir Poutine ont attendu davantage que leurs homologues européens pour envoyer la traditionnelle lettre de félicitations au nouveau dirigeant.

Maison Blanche
Énième remaniement
George W. Bush a poursuivi le 19 avril le remaniement de son cabinet, en acceptant la démission de son porte-parole Scott McClellan. Mais c’est surtout le départ de Karl Rove du poste de secrétaire général adjoint à la Maison Blanche qui a marqué les esprits. Toujours menacé d’une inculpation dans l’affaire du « Plamegate », ce dernier a officiellement souhaité revenir à des fonctions plus politiques à l’approche des élections de mi-mandat (il doit aider les Républicains à préparer la campagne). Pour beaucoup, ce changement de personnel consiste uniquement à « refaire la vitrine ».

Sida
Des droits et des devoirs à Bangui
Un projet de loi novateur fixant les droits et les devoirs des malades du sida va être prochainement soumis au vote des députés centrafricains. Ce texte vise à lutter contre les discriminations. Il garantit le droit à l’embauche et à la protection de l’emploi des personnes séropositives. En outre, il inclut des mesures répressives pour freiner le « vagabondage sexuel », à l’origine de nombreux cas de contaminations, en punissant « de peines de prison et d’amendes les auteurs de comportement pouvant occasionner la transmission du virus VIH ».

Togo
Place au dialogue
Le 21 avril, les représentants des principaux partis d’opposition étaient présents à la cérémonie d’inauguration de la reprise du Dialogue intertogolais. « L’ordre du jour et les objectifs du dialogue concernent essentiellement les 22 engagements [pris par le Togo envers l’Union européenne] », a déclaré le Premier ministre Edem Kodjo, qui présidait la cérémonie. À l’ordre du jour des discussions : la révision du cadre électoral et l’organisation des prochaines élections législatives.

Népal
Je vous ai compris !
Son astrologue l’aurait-il ramené à la raison ? Le 21 avril, le très superstitieux roi Gyanendra du Népal, qui s’était arrogé les pleins pouvoirs en février 2005, a annoncé remettre le pouvoir au peuple et invité l’opposition à recommander le nom d’un Premier ministre. La veille, en réponse à la foule qui réclame son départ depuis le 6 avril, le monarque avait instauré le couvre-feu et ordonné à l’armée de tirer à vue. Plus de 30 000 personnes avaient répliqué en marchant sur Katmandou. La réaction des forces de l’ordre à cette contestation inédite avait été immédiate, ces dernières ayant ouvert le feu, faisant au moins 3 morts et 40 blessés graves.