Législatives au Bénin : un mort dans des violences post-électorales

Des partisans de l’ancien président Thomas Boni Yayi montaient toujours la garde jeudi matin à chaque entrée de la rue de sa résidence à Cotonou, faisant face à l’armée dans un climat tendu après les violences de la veille. Une femme a succombé à ses blessures, un homme est gravement blessé après avoir été blessé par balles.

Un véhicule blindé de la police en patrouille dans le quartier de Cadjehoun, où se trouve le domicile de l’ex-président Boni Yayi, le 1er mai 2019 à Cotonou, au Bénin. © Yanick Folly/AFP

Un véhicule blindé de la police en patrouille dans le quartier de Cadjehoun, où se trouve le domicile de l’ex-président Boni Yayi, le 1er mai 2019 à Cotonou, au Bénin. © Yanick Folly/AFP

Publié le 2 mai 2019 Lecture : 2 minutes.

« Personne n’a fermé l’œil jusqu’à ce matin », a déclaré un militant des Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE) de l’ex-président Thomas Boni Yayi. « Vers 22 heures, ils ont coupé la lumière et ont tiré à balles réelles », a-t-il affirmé, en montrant deux douilles vides dans ses mains et des taches de sang au sol. « Deux personnes ont été grièvement blessées ».

Une femme a succombé à ses blessures jeudi 2 mai, tandis qu’un homme était gravement blessé. « Sur les personnes amenées à l’hôpital dans la nuit, une femme a succombé à ses blessures, un homme blessé par balle est toujours soigné et un homme, blessé en voulant ramasser une grenade, a dû être amputé du bras », a expliqué une source au sein du CHU de Cotonou. La famille de l’homme blessé a également confirmé qu’il « avait reçu une balle dans le dos ».

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« On sent que ça va mal »

Dans le quartier de Cadjehoun, où se trouve la résidence de Boni Yayi, une habitante a indiqué avoir entendu des tirs et constaté des coupures de courant. « Nous ne savons pas du tout ce qu’il va se passer maintenant, mais on sent que ça va mal », a confié cette femme d’une quarantaine d’années. Malgré ce climat d’incertitude, « les enfants sont allés à l’école ce matin », a-t-elle souligné.

Les rues de Cadjehoun, où réside l’ancien chef de l’État, portaient jeudi au petit matin les traces noires des feux allumés par les manifestants, qui ont également dressé des barricades. Des banques et un concessionnaire de voitures ont été vandalisés, et des vitres d’un ministère ont été brisées.

Mercredi après-midi, des groupes de jeunes partisans de Boni Yayi s’étaient rassemblés autour de son domicile, craignant que la police ne vienne arrêter leur leader.

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« Fake news »

Le ministre béninois de l’Intérieur a, de son côté, affirmé que les rumeurs de l’arrestation de l’ancien chef de l’État, très critique envers le pouvoir, étaient une « fake news » (fausse information), et que la police avait été déployée pour disperser une manifestation non autorisée.

>>> À LIRE – Législatives au Bénin : l’opposition lance un ultimatum à Patrice Talon au lendemain du scrutin

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Mercredi matin, la Commission électorale (Cena) avait dévoilé les résultats préliminaires des élections législatives de dimanche, marquées par un taux d’abstention frôlant les 80%, une première au Bénin. 

L’opposition, qui n’avait pas été autorisée à présenter de candidats, officiellement pour des raisons administratives, avait appelé à boycotter le scrutin. Mardi, les anciens présidents Boni Yayi  et Nicéphore Soglo avaient lancé un ultimatum au chef de l’État Patrice Talon, lui demandant d’annuler le scrutin qualifié de « coup d’État électoral ». « Talon marchera sur nos corps » avant d’entériner le nouveau Parlement, avait alors averti Boni Yayi.

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