[Chronique] Nelson Mandela, un peintre aux enchères

Nelson Mandela était peintre à ses heures perdues. C’est en ce mois de mai 2019 que son œuvre la plus personnelle, représentant la porte de sa cellule à la prison de Robben Island, est mise aux enchères…

 © Glez

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Publié le 2 mai 2019 Lecture : 2 minutes.

Il y a les politiciens dont on regrette que leur goût pour la peinture ne les ait pas détournés de la politique, comme Adolf Hitler qui tenta plusieurs fois le concours de l’École des Beaux-Arts de Vienne, avant de renoncer à l’amour de l’art pour le nationalisme fanatique. Il y a ceux dont on fait mine d’ignorer la carrière artistique comme George W. Bush qui, depuis son départ de la Maison Blanche, connaît un succès certain en librairies, grâce à ses recueils de portraits d’anciens combattants et d’animaux de compagnie. Et puis il y a celui dont on est heureux que le dessin ne l’ait pas fait dévier de sa trajectoire historique.

S’il a inspiré les « croûtes » les plus kitsches, Nelson Mandela aimait aussi tâter du crayon gras. Les plus fidèles de Madiba savent déjà que des œuvres du prix Nobel de la paix 1993 avaient permis de financer la fondation de l’ancien président. Mais il en est une qui fait aujourd’hui l’actualité, à l’occasion de sa mise aux enchères le 2 avril, à New York, par la maison de vente Bonhams.

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La porte de sa cellule

Réalisé en 2002 – après son mandat présidentiel – et intitulé « The Cell Door, Robben Island », ce tableau semble avoir inspiré à Nelson Mandela une affection ou une fierté toute particulière, puisqu’il est le seul dont il ne se soit jamais séparé. De surcroît, jusqu’ici, jamais cette œuvre n’avait été exposée publiquement. Depuis le décès de l’ancien président sud-africain, en 2013, elle était détenue par sa fille Pumla Makaziwe Mandela.

>>> À LIRE – Nelson Mandela : 1964-1982, dans la prison de Robben Island

Dans des tons ocres et violacés, le dessin représente la porte de la cellule dans laquelle le héros de la lutte contre l’apartheid a été incarcéré, au large du Cap, pendant dix-huit ans, sur les vingt-sept années qu’il aura passées en prison. L’angle de vue est extérieur au cachot et l’on voit la clef sur la serrure.

Cette vente aux enchères ultime ne pouvait que susciter la curiosité des collectionneurs

Entre mugs et montres, la « mandelamania » a parfois frisé un merchandising outrancier et les œuvres de l’idole – une vingtaine connue au total – n’avaient pas échappé à la déglutition commerciale, notamment sous forme de lithographies cédées, heureusement, pour la bonne cause. Cette vente aux enchères ultime ne pouvait que susciter la curiosité des collectionneurs à qui l’on prêtait l’intention de l’acquérir pour une valeur supérieure à 60 000 euros. La charge émotionnelle d’une œuvre inédite et intime fait le reste…

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