Bénin : au moins deux morts au cours d’une nouvelle journée de violences post-électorales à Cotonou

Au moins deux personnes ont été tuées jeudi à la suite d’heurts entre les forces de l’ordre et des partisans de l’ancien président de la République, Thomas Boni Yayi, quelques jours après les élections législatives.

Cotonou (photo d’illustration). © Jacques Torregano/Jeune Afrique/2017.

Cotonou (photo d’illustration). © Jacques Torregano/Jeune Afrique/2017.

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Publié le 2 mai 2019 Lecture : 2 minutes.

Les heurts entre la police, l’armée et les partisans de Thomas Boni Yayi se poursuivaient jeudi 2 mai autour de la résidence de l’ancien président de la République. Ce matin, les forces de l’ordre ont demandé à la foule massée dans le quartier de Cadjehoun de se disperser. Les manifestants ont refusé, avant de brûler des pneus et de marteler des slogans hostiles au président Patrice Talon. La police a tiré des gaz lacrymogènes, tandis que les militaires du Bataillon d’intervention rapide (BIR) étaient déployés en nombre.

Selon plusieurs témoins, des rafales de tirs ont été entendues et au moins deux personnes, dont une décédée, ont été transportées à l’hôpital par les sapeurs pompiers. Au total, deux personnes sont décédées depuis le début des violences, a confirmé à Jeune Afrique une source à la présidence.

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En fin d’après-midi, le calme semblait être revenu. Les militaires se sont légèrement repliés, faisant baisser la tension.

Violences post-électorales

Les violences ont débuté mercredi à la mi-journée quand des groupes de jeunes partisans de Boni Yayi se sont rassemblés autour de son domicile, craignant que la police ne vienne arrêter leur leader. Une station essence, un concessionnaire de voitures et des banques ont été vandalisés.

Deux personnes avaient été blessées dans la nuit de mercredi à jeudi, un homme et une femme qui a succombé à ses blessures au CHU de Cotonou, selon l’AFP. D’après une source présente sur place, il s’agirait d’une bavure d’un militaire ayant voulu effectuer des tirs de sommation face à la foule massée devant le domicile de Boni Yayi. Le ministre de l’Intérieur, Sacca Lafia, a reconnu sur RFI que des armes à feu ont été utilisées, précisant que ces personnes étaient allées « contre les consignes données de ne pas faire usage d’armes létales ».

Depuis mercredi, des rumeurs circulaient affirmant que l’armée allait investir le domicile de Thomas Boni Yayi. Des informations démenties par les autorités. « C’est une fake news », a déclaré le ministre de l’Intérieur, Sacca Lafia, lors d’un point de presse, assurant que les forces de l’ordre avaient été déployées pour empêcher des rassemblements de manifestants.

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Selon une source à la présidence contactée par Jeune Afrique mercredi après-midi, ce déploiement policier avait été décidé car l’ancien président « souhaitait organiser une marche surprise dans la ville ». « Il n’y avait aucune marche prévue aujourd’hui. Le pouvoir panique », avait rétorqué un cadre de l’opposition présent au domicile de Boni Yayi et joint par JA.

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Ces violences interviennent alors que les résultats définitifs des élections législatives sont attendues dans la soirée.

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