Algérie : nouveau vendredi de contestation, le dernier avant le ramadan

De nombreux Algériens se sont rassemblés lors du 11e vendredi consécutif de manifestations, le dernier avant le début du mois de jeûne musulman de ramadan, durant lequel ils entendent continuer de réclamer le départ du régime dans son ensemble.

Des manifestants portent un drapeau algérien géant lors d’une manifestation à Bordj Bou Arreridj, vendredi 26 avril 2019. © Toufik Doudou/AP/SIPA

Des manifestants portent un drapeau algérien géant lors d’une manifestation à Bordj Bou Arreridj, vendredi 26 avril 2019. © Toufik Doudou/AP/SIPA

Publié le 3 mai 2019 Lecture : 2 minutes.

De nombreux Algériens se sont rassemblés plusieurs heures avant le départ du cortège, prévu en début d’après-midi devant la Grande Poste d’Alger, devenue le point de ralliement des manifestations dans la capitale.

Un mois après la démission du président Abdelaziz Bouteflika, poussé au départ le 2 avril sous la pression conjuguée de la rue et de l’armée après vingt années au pouvoir, le mouvement de contestation ne faiblit pas, aucune autre revendication n’ayant été satisfaite depuis.

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Les manifestants entendent toujours obtenir le départ de l’ensemble du « système » au pouvoir et refusent que l’appareil hérité du président déchu, suspecté d’avoir truqué les scrutins depuis deux décennies, gère la transition et organise la présidentielle devant élire son successeur.

« On marchera jusqu’à ce que toute la bande des hommes de Bouteflika parte », a déclaré un commerçant venu de Jijel, à 350 km d’Alger.

« Nous refusons ce système. Il faut qu’il parte. Ce gouvernement ne peut pas assurer la transition », a martelé un étudiant de Tizi Ouzou, arrivé la veille pour éviter les barrages filtrants mis en place chaque vendredi aux entrées d’Alger.

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En tête des personnalités visées par les manifestants, le chef de l’État par intérim Abdelkader Bensalah et le Premier ministre Noureddine Bedoui, deux anciens cadres zélés du régime Bouteflika, extrêmement discrets depuis des semaines.

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Le pouvoir « ne donne aucun signe »

Seule voix audible, en face des manifestants, celle du chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, devenu de facto l’homme fort du pays depuis qu’il a lâché Bouteflika, dont il était un indéfectible soutien.

Semaine après semaine, il a appuyé le processus de transition mis en place conformément à la Constitution, dont l’organisation de la présidentielle, convoquée le 4 juillet par Bensalah. Il a appelé cette semaine la contestation au « dialogue avec les institutions de l’État », martelant le refus de l’armée de « s’écarter de la voie constitutionnelle » : une nouvelle fin de non-recevoir aux revendications des manifestants, qui exigent la mise sur pied de structures ad hoc pour gérer l’après-Bouteflika.

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Mobilisations prévues durant le ramadan

Les manifestants ne comptent pas s’arrêter là, promettant de rester mobilisés durant le mois de ramadan qui commence dans les prochains jours. « On continuera à marcher durant le ramadan pour exiger une période de transition avec des personnes propres, on ne va rien lâcher », assure, comme de nombreux autres manifestants, une femme venue de Boumerdes, à environ 40 km à l’est de la capitale.

Pour pallier à la fatigue, la faim et la soif de la journée, la plupart des manifestants proposent de déplacer pendant le ramadan les marches le soir, après le « ftor », la rupture du jeûne.

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