Algérie : arrestation de Saïd Bouteflika, frère et conseiller de l’ex-président

Saïd Bouteflika, le frère de l’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika, et les généraux Mohamed Mediène, dit Toufik, et Athmane Tartag, dit Bachir, ont été transférés ce dimanche au tribunal militaire de Blida. Les trois hommes ont été interpellés la veille, soupçonnés de complot contre l’armée par le nouvel homme fort du régime, le chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah.

L’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika lors de sa réélection le 10 avril 2009, conduit par son petit frère Saïd. © AP/SIPA

L’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika lors de sa réélection le 10 avril 2009, conduit par son petit frère Saïd. © AP/SIPA

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Publié le 5 mai 2019 Lecture : 2 minutes.

Saïd Bouteflika et les généraux Mohamed Mediène, dit Toufik, et Athmane Tartag, dit Bachir, ont été transférés ce dimanche au tribunal militaire de Blida, ont confirmé les autorités du pays.

Plus tôt dans la matinée, le journal public algérien El Moudjahid se félicitait dans son édito de « l’arrestation hier (samedi 4 mai) de trois importantes personnalités de l’ancien régime, à savoir Saïd Bouteflika, Athmane Tartag et Mohamed Mediène ».

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Les trois piliers de la présidence d’Abdelaziz Bouteflika ont été interpellés samedi par les services de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Complot contre l’armée

Saïd Bouteflika, frère de l’ancien chef de l’État et ex-conseille à la présidence, est soupçonné d’avoir comploté contre l’armée, ce dont l’accusait notamment l’ancien président Liamine Zeroual (1995-1999). Dans un courrier adressé à la presse le 2 avril, ce dernier avait en effet évoqué une rencontre avec « le général de corps d’armée à la retraite Mohamed Mediène ». « [Il] m’a proposé de présider l’instance de gestion de la période de transition. Il m’a confirmé que cette proposition est le fruit d’un accord avec Saïd Bouteflika », avait-il déclaré.

Suite à la publication de ce courrier, le chef d’état-major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah, avait intimé à Abdelaziz Bouteflika l’ordre de démissionner. Ce que celui-ci avait fait le soir-même.

Saïd Bouteflika craignait d’être arrêté à tout moment

Le 29 avril, c’est l’ancien ministre de la Défense Khaled Nezzar qui accusait de nouveau Saïd Bouteflika de complot. Dans un courrier publié par le site algeriepatriotique, Nezzar relatait un coup de téléphone passé « le 30 mars, vers 17 heures » par le frère du président. « Il voulait savoir s’il n’était pas temps de destituer le chef d’état-major, écrivait Nezzar. Saïd – il le disait – craignait d’être arrêté à tout moment. »

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Comparution le 5 mai

Au tribunal militaire de Blida, en 1e Région militaire, Saïd Bouteflika comparaît ce dimanche aux côtés des deux anciens patrons du renseignement, à savoir le général de corps d’armée à la retraite et ancien patron du DRS (Département du renseignement et de la sécurité) Mohamed Mediène, dit « Toufik », et le général à la retraite Athmane Tartag, dit « Bachir », ancien coordinateur des services de sécurité. Tartag, considéré comme proche de Saïd Bouteflika, avait démissionné de son poste le même jour que l’ancien président, le 2 avril.

Attiser la situation

Quant au général Toufik, il a été publiquement accusé par le chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah de comploter contre l’armée et le mouvement populaire. Le 16 avril dernier, le même, en visite à Ouargla (Sud), l’avait sommé, dans « un dernier avertissement », de cesser de « s’agiter contre la volonté du peuple et d’œuvrer à attiser la situation ». « Dans le cas où il persiste dans ses agissements, des mesures légales fermes seront prises à son encontre », avait alors prévenu Ahmed Gaïd Salah.

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