Besoin de reconnaissance
Grand raout du Conseil représentatif des associations noires de France, le 29 avril, à Paris.
Publié le 25 avril 2006 Lecture : 2 minutes.
Placer la condition des Noirs de France au cur de la campagne présidentielle. À un an exactement du premier tour du scrutin le plus important de la vie politique hexagonale, tel est l’objectif revendiqué d’un grand « raout » qui sera organisé le 29 avril, à Paris, par le Conseil représentatif des associations noires (Cran) et le Cercle pour la promotion de la diversité en France (Capdiv), une structure regroupant des chercheurs et des responsables des mondes associatif et politique.
Organisée dans le cadre du deuxième « Printemps de la diversité », lancé l’an dernier, la manifestation s’intitule « Les Noirs en France : de l’invisibilité à la participation effective ». Elle sera consacrée à une réflexion sur les raisons de l’absence quasi totale des populations originaires du sud du Sahara et des départements d’outre-mer (DOM) dans les médias et les institutions, ainsi qu’aux postes de direction des entreprises de l’Hexagone. L’ensemble des responsables des principaux partis politiques français y ont été conviés.
Pour le Cran comme pour le Capdiv, une telle démarche s’imposait après les émeutes urbaines qui ont secoué la France en novembre dernier. Selon les deux associations, la crise a révélé le profond malaise actuel des Noirs installés dans le pays, où ils seraient sans cesse victimes de discriminations et de la persistance de certaines idées reçues. « Il y a une méconnaissance de la population générale à l’encontre des populations noires, qui, au fond, demeurent considérées comme pas d’ici, comme parfaitement décrites par les préjugés dont elles font l’objet et qu’elles méritent, et comme ayant implicitement vocation à retourner un jour d’où elles viendraient », estime ainsi le Capdiv.
« Nul responsable politique ne peut nier qu’il y a vraiment, aujourd’hui, une question noire en France et qu’il faut l’aborder avant qu’elle ne nous explose à la figure », renchérit, de son côté, Patrick Lozès, le président du Cran. Un président qui entend d’ailleurs faire pression sur les futurs candidats à l’Élysée pour les obliger à introduire des propositions concrètes dans leur programme pour plus de justice, de solidarité et de valorisation à l’égard des populations noires. Le premier coup de semonce aura lieu au lendemain du forum du 29 avril, avec l’envoi d’un questionnaire aux états-majors politiques. « En fonction des réponses qu’ils nous renverront, nous aviserons », conclut Patrick Lozès, qui « n’exclut rien »
