A l’affiche
Publié le 25 avril 2006 Lecture : 1 minute.
El Lobo
de Miguel Courtois
(sorti à Paris le 19 avril)
Difficile d’être plus dans l’actualité que ce film. Inspiré d’une histoire vraie, mais traité à la manière d’un polar efficace, il relate la vie pleine de dangers d’une taupe infiltrée par la police au sein de l’ETA dans l’Espagne des années 1970. Son plaidoyer implicite contre les méthodes terroristes pour traiter des problèmes politiques dans une démocratie ne pouvait mieux tomber qu’à l’heure où l’organisation indépendantiste basque vient d’annoncer son intention d’abandonner l’action violente.
OSS 117 – Le Caire, nid d’espions
de Michel Hazanavicius
(sorti à Paris le 19 avril)
Au premier degré, ce film d’action raconte les aventures au Caire dans les années 1950 d’OSS 117, un as des services secrets français qui apparaît vite inculte, raciste, macho et hautain. Un sujet a priori détestable si on le prend au sérieux. Au deuxième degré, cette énième reprise des aventures du héros de Jean Bruce peut se voir comme une parodie amusante mettant en scène un espion d’opérette dans une Égypte également d’opérette, à l’époque de l’arrivée au pouvoir de Nasser. Au troisième degré, il s’agit d’une caricature féroce des livres populaires – et même populistes – d’espionnage qui eurent un grand succès il y a un demi-siècle en Occident.
Le scénario, privilégiant le burlesque voire carrément le délire, met en valeur toutes les tares du personnage principal et tous les clichés à la mode au temps du colonialisme. Du coup, à condition de dépasser le premier degré, bien entendu, et de ne pas en rester au deuxième si possible, on peut estimer avoir affaire sinon à un chef-d’uvre du moins à un film très réussi. Qui dénonce avec un humour décapant la xénophobie, le mythe des agents secrets tout puissants et la bêtise de certains Occidentaux qui se croyaient encore les maîtres du monde il n’y a pas si longtemps.
