Wade, Ahmadinejad et les Kosovars
La trêve qui a prévalu jusqu’au sommet de l’OCI est révolue. Le fils du chef de l’État, Karim Wade, pourrait utiliser les retombées de l’événement pour légitimer son entrée en politique. Un exercice à haut risque.
Publié le 25 mars 2008 Lecture : 1 minute.
« L’adoption à l’unanimité de la nouvelle charte de l’OCI est l’expression claire de la volonté de la Oumma d’aller de l’avant », a déclaré sur un ton solennel le chef de l’État, Abdoulaye Wade, devenu, à l’issue du sommet de Dakar, le nouveau président exécutif de l’Organisation.
Conscient que l’OCI compte parmi ses membres des États extrêmement riches, le numéro un sénégalais a lancé un appel au renforcement de la coopération sur les plans économique et technologique ainsi qu’à la mise en place de mécanismes de financement efficaces soutenus également par le secteur privé. Il a, en outre, réaffirmé sa volonté de trouver une solution définitive au conflit israélo-palestinien tout en rappelant, avec insistance, que Shimon Pérès, aujourd’hui président de l’État hébreu, avait sollicité, il y a quelques années, son intervention. « Il ne faut pas décourager les bonnes volontés. Chacun a son approche », a soutenu Wade.
Plus sceptique quant au réel succès de l’OCI, un responsable d’une chaîne d’information arabe estime que le sommet de Dakar, pourtant qualifié d’historique, « n’apportera rien de nouveau. L’hétérogénéité des membres, le manque de liberté et de démocratie ainsi que l’utilisation inappropriée des richesses empêchent l’organisation islamique d’être efficace. »
Certains n’ont pas hésité, en tout cas, à profiter de l’occasion pour mener une véritable opération séduction. Nombre de journalistes sénégalais ont été quelque peu charmés par Mahmoud Ahmadinejad. Le président iranien, qui a dirigé une prière après s’être rendu, sans gardes (identifiés), dans la mosquée du complexe hôtelier où se déroulait le sommet, n’a pas hésité à se livrer au petit jeu de la séance photos. Moins visible, le passage d’une délégation du Kosovo, dirigée par son ministre des Affaires étrangères. Un jeune État (autoproclamé le 17 février dernier) qui fera peut-être prochainement son entrée dans le cercle de la Oumma
