Guinée : la Ceni fixe la date des élections législatives à la fin 2019

Quatre mois après l’expiration du mandat des députés, la Ceni a fixé la date des élections législatives à fin 2019. L’organisme se donne huit mois pour palier aux défaillances du système électoral. L’opposition, elle, émet des doutes sur la confiance à accorder à ce chronogramme.

Une femme vote aux élections législatives, dans un bureau de vote à Conakry, en Guinée, samedi 28 septembre 2013. (image d’illustration) © Youssouf Bah/AP/SIPA

Une femme vote aux élections législatives, dans un bureau de vote à Conakry, en Guinée, samedi 28 septembre 2013. (image d’illustration) © Youssouf Bah/AP/SIPA

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Publié le 7 mai 2019 Lecture : 2 minutes.

La Commission nationale et indépendante guinéenne (Ceni) a annoncé lundi que les élections législatives pourront se tenir fin 2019. « Nous nous sommes donné un délai de sept mois pour organiser les législatives, 235 jours qui doivent nous permettre de tenir les élections dans de bonnes conditions, entre fin novembre et début décembre 2019 », a précisé à Jeune Afrique Ibrahima K. Diakité, chargé de communication de la Commission, installée depuis janvier.

235 jours pour relever les nombreux défis

Cette annonce était particulièrement attendue, en Guinée, où le mandat des députés qui siègent dans l’actuelle Assemblée, arrivé à terme le 13 janvier dernier, a été prorogé – provoquant un débat au sein de l’opposition. Elle intervient par ailleurs alors que la perspective de la présidentielle de 2020 se rapproche.

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Réunis pendant près d’une semaine à  Kindia, à une centaine de kilomètres de Conakry, les membres de la Ceni ont « analysé les recommandations en ce qui concerne l’audit du fichier électoral [amené par un groupe d’experts à l’initiative des membres de l’opposition pour étudier les failles du système électoral, ndlr] », a précisé devant la presse Salif Kébé, le président de l’institution.

Me Salif Kébé, ancien président de la Ceni de Guinée, en janvier 2018. © Diawo Barry pour JA

Me Salif Kébé, ancien président de la Ceni de Guinée, en janvier 2018. © Diawo Barry pour JA

Nous allons éliminer dans le fichier électoral les 25% d’électeurs fictifs ou en doublon qui y figurent

« La question de la mise à niveau du site central fait partie des recommandations de l’audit du fichier. La question de l’acquisition d’applications et de logiciels de gestion de notre base de données en est une aussi », a-t-il listé, évoquant également « la recherche des personnes décédées ».

« Nous allons éliminer dans le fichier électoral les 25% d’électeurs fictifs ou en doublon qui y figurent, soit 1 500 000 de personnes », précise pour sa part  Ibrahima K. Diakité. Pour ce faire, la Ceni envisage de procéder dans les prochains mois à un recensement des quelques six millions d’électeurs guinéens.

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Doutes au sein de l’opposition

Ce calendrier, annoncé par la Ceni, laisse une partie de l’opposition perplexe. Contacté par Jeune Afrique, Cellou Dalein, leader de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) et chef de file de l’opposition estime « qu’en réalité, c’est l’exécutif qui est maître du calendrier électoral. Le respect du chronogramme dépendra de sa volonté, car il tient les cordons de la bourse ».

De fait, depuis un décret de juillet 2018 portant sur la modification du fonctionnement de la Ceni,  c’est l’État qui est en charge du financement du matériel électoral. Un coût qui n’a, pour l’instant, pas été chiffré par la Ceni.

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« Je peux comprendre que certains exprime des soupçons, mais c’est irrationnel d’être catégorique. Pendant la retraite [de la Ceni à Kindia], toutes les mouvances politiques étaient représentées. Toutes ont donc pu avoir voix au chapitre », rétorque Damaro Camara, président du groupe parlementaire RPG- Arc-en-Ciel à L’Assemblée nationale. Ce dernier renvoie par ailleurs à l’opposition la responsabilité du retard dans l’organisation du scrutin. « L’élection devait avoir lieu il y a un an déjà, mais c’est l’opposition qui l’a retardée, à cause de l’audit qu’ils ont demandé ».

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