Algérie : Hamid Melzi, le « Richelieu algérien », placé sous mandat de dépôt
Interpellé la semaine dernière, Hamid Melzi a été entendu par la justice et placé mardi sous mandat de dépôt. Avant d’être limogé en avril, ce proche du général Toufik était à la tête de l’entreprise Sahel, en charge de la gestion des résidences d’État, et de la Société d’investissement hôtelière (SIH).
L’ex-directeur de la résidence d’État du Club des pins, Hamid Melzi, a été placé mardi sous mandat de dépôt pour « atteinte à l’économie nationale et espionnage économique », selon plusieurs médias algériens. Le parquet n’a pas encore communiqué à ce sujet.
L’ancien patron du Club des pins, une station balnéaire privée située à l’ouest d’Alger et où ont résidé les plus hautes personnalités du régime, avait été entendu la veille par le juge d’instruction près le tribunal de Sidi M’hamed. Ses deux fils et sa secrétaire ont également été convoqués.
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Si les chefs d’inculpation n’ont pas encore été communiqués, sa convocation est intervenue au lendemain de l’arrestation pour « complot contre l’autorité de l’État » des trois piliers du clan Bouteflika : le frère et conseiller de l’ancien président, Saïd Bouteflika, ainsi que les généraux Mohamed Mediène, alias « Toufik », et Athmane Tartag, dit « Bachir ».
Dans les secrets du pouvoir depuis 1992
Le puissant homme d’affaires est l’un des intimes du général Toufik, et également très proche de Saïd Bouteflika. Selon nos informations, lors de la rencontre avec l’ancien président Liamine Zéroual, au cours de laquelle Mohamed Mediène avait proposé à ce dernier de présider l’instance de transition, Melzi a servi de chauffeur à ce dernier, en le déposant au domicile de Zéroual, avant de repartir.
Grâce à son poste de directeur du Club des pins, Hamid Melzi est au courant de tous les intrigues et secrets des puissants qui y séjournent régulièrement depuis trente ans
Le début de son service, en 1992, a presque coïncidé avec l’arrivée de Toufik à la tête du Département du renseignement et de la sécurité (DRS). Grâce à son poste de directeur du Club des pins, Hamid Melzi est au courant de tous les intrigues et secrets des puissants qui y séjournent régulièrement depuis trente ans. Au début de la décennie de terrorisme des années 1990, le club s’est transformé en résidence d’État pour mettre à l’abri les dirigeants. Le village touristique est ainsi devenue une enclave verrouillée réservée aux puissants.
Mercredi 24 avril, trois semaines après le départ d’Abdelaziz Bouteflika, la présidence a limogé le « Richelieu algérien » de son poste de Directeur général (DG) de l’entreprise Sahel, en charge de la gestion des résidences d’État. Quelques jours plus tard, Melzi avait également été démis de ses fonctions de DG de la Société d’investissement hôtelière, une société publique qui gère onze hôtels de luxe, dont le Sheraton.
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