L’enfer de Guantánamo

Publié le 25 mars 2008 Lecture : 1 minute.

THE NEW YORK TIMES
Quotidien, États-Unis

Cameraman à Al-Jazira, Sami al-Hajj observe, depuis plus d’un an, une grève de la faim pour protester contre les tortures qu’il subit depuis plus de six ans. Son courage a fait de lui une référence dans le monde arabe. Et sa situation soulève un vent de colère contre les autorités qui le maintiennent en détention sans procès. Al-Hajj est un prisonnier oublié de Guantánamo-Bay.
Arrêté en Afghanistan en décembre 2001, il a été battu, privé de nourriture, soumis à des températures polaires et à d’humiliantes pénétrations anales en public. Au départ, les autorités américaines semblent l’avoir confondu avec un de ses confrères. Ensuite, elles l’ont vaguement accusé d’avoir procédé à des opérations financières au profit de groupes extrémistes. Mais elles ne prennent pas ces accusations au sérieux, puisque, révèlent ses avocats, elles lui ont proposé un marché : sa remise en liberté immédiate en échange de renseignements sur Al-Jazira. Ce qu’il a refusé.
Deux fois par jour, Al-Hajj est nourri de force : on lui enfonce un tube jusqu’à l’estomac par le nez et la gorge. Parfois, on met un lubrifiant, et parfois non, de sorte que son nez et sa gorge sont à vif. « Tout est fait pour que l’opération soit aussi douloureuse que possible », dénonce l’un de ses défenseurs. La prison de Guantánamo fait beaucoup plus de mal aux intérêts américains qu’Al-Hajj pourra jamais en causer. S’opposer à la torture et à la détention arbitraire n’est pas faire preuve de sensiblerie. C’est être civilisé.

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