L’après-Bacar a déjà commencé

À l’heure où les autorités de l’archipel s’apprêtent à donner l’assaut contre l’île d’Anjouan, le sort de son président fait l’objet de toutes les spéculations.

Publié le 25 mars 2008 Lecture : 2 minutes.

Alors que l’assaut final contre Anjouan n’avait toujours pas été donné, les autorités de l’Union des Comores préparaient déjà l’après-Bacar, qui a pris illégalement le contrôle de l’île semi-autonome en juin 2007. Selon le vice-président de l’archipel, Idi Nadhoim, un gouvernement de transition sera rapidement mis en place, qui aura pour mission d’organiser une élection présidentielle dès le mois de mai. « Techniquement, cela est possible, explique un expert de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), proche du dossier. Les listes électorales sont prêtes. Reste à savoir si le code électoral sera respecté. En pratique, tout doit commencer par la convocation des électeurs. Ensuite, il y aura une campagne qui doit durer un mois. Peut-être moins. » Dans cette perspective, quelques noms circulent déjà. Certaines sources affirment que le président de l’Union des Comores, Ahmed Abdallah Sambi, a choisi Saïd Ali Mohamed, ancien Premier ministre de Saïd Mohamed Djohar, pour assurer l’intérim à Anjouan. Le décret de sa nomination serait même déjà prêt.
De son côté, Hamada Madi « Boléro », ancien président par intérim des Comores et ex-Premier ministre d’Azali Assoumani, se montre plus perplexe. « La chute de Bacar est inévitable. Mais si Sambi veut nommer un président intérimaire, il doit aller à l’encontre de la Constitution, qui ne prévoit pas un tel cas de figure. Quant à la tenue d’une élection en mai, ce ne peut être qu’un vu pieux. Rien n’indique que la Loi fondamentale ne sera pas modifiée. Et que ceux qui assureront l’intérim à Anjouan ne seront pas tentés de conserver le pouvoir envers et contre tout. »
Reste à savoir quel sera le sort de Bacar. « Il sera arrêté et jugé par les tribunaux comoriens pour trahison, usurpation de pouvoir, tortures et crimes de guerre sur la base notamment des plaintes déposées par les Anjouanais victimes de ces exactions », indique Idi Nadhoim. À moins qu’il ne parvienne à s’enfuir.
Dans le camp de Mohamed Bacar, l’heure est au réalisme. Tout le monde, même si on ne veut pas le reconnaître, est persuadé que l’épilogue est proche.

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