Hédi Djilani

Président de l’Utica, syndicat patronal de l’industrie et du commerce

Publié le 25 mars 2008 Lecture : 2 minutes.

À la tête de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) depuis 1988, Hédi Djilani est un témoin privilégié de l’achèvement du démantèlement tarifaire. Près de treize ans après la signature de l’accord d’association, le patron des patrons tunisiens dresse un premier bilan de l’intégration de son pays dans la zone de libre-échange (ZLE) avec l’UE.

Jeune Afrique : En 1995, vous avez été l’un des premiers à affirmer que les entreprises tunisiennes n’étaient pas suffisamment prêtes pour intégrer la ZLE avec l’UE. Le sont-elles aujourd’hui ?

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Hédi Djilani : Les entreprises tunisiennes ont réagi favorablement. Elles ont été nombreuses à adhérer massivement aux différents programmes de mise à niveau et de modernisation industrielle proposés par le gouvernement. Dans le secteur industriel, près de 3 500 d’entre elles y ont participé. Les compagnies concernées par la « liste 4 » relative aux produits de consommation et les produits industriels sensibles ont bénéficié d’une période de démantèlement plus longue ainsi que d’une période d’adaptation et de mise à niveau qui leur a permis de bien se préparer à l’échéance 2008. Il y a eu une réelle prise de conscience de la part des entrepreneurs. Ils ont compris qu’ils avaient tout intérêt à s’adapter progressivement pour acquérir une nouvelle dimension où seule la compétitivité prime. Aujourd’hui, nous pouvons confirmer que les entreprises ont dépassé le stade de la résistance et de la survie. Elles ont su affronter la nouvelle concurrence et conquérir des parts de marché.

Qu’espérer de plus de ce partenariat ?

Nous avons intégré une ZLE avec l’un des plus grands marchés du monde. Ce qui représente de nombreuses opportunités pour les entreprises tunisiennes. Mais aussi de sérieux défis. Au secteur privé de faire preuve de plus d’imagination. Nous ne devons pas dormir sur nos lauriers et nous arrêter en si bon chemin. Nos chefs d’entreprise vont plus que jamais poursuivre le processus de mise à niveau et de modernisation afin de conserver leurs parts de marché. Nous allons miser sur la qualité en adoptant les normes européennes afin de répondre aux exigences du marché, et en restant constamment attentifs à l’innovation. Aujourd’hui, nous devons aller au-delà des pistes classiques de coopération fondées sur la sous-traitance, et nous engager résolument dans un système de cotraitance.

Quelles vont être les conséquences de cette ouverture sur les exportations ?

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Nos entrepreneurs ont donné la preuve qu’ils étaient capables d’exporter. Sachez qu’en 1997, la Tunisie ne comptait que 2 712 entreprises exportatrices vers les pays de l’UE. On en comptait 4 418 en 2007. Cela fait 1 706 nouveaux exportateurs sur ce marché. Nous allons donc poursuivre sur cette lancée. Nous le ferons dans tous les secteurs, y compris dans le secteur du textile, qui a résisté au choc du démantèlement des accords multifibres en 2005. Nous le ferons dans le secteur des industries mécanique, électrique et électronique, qui est en pleine expansion. Nous le ferons dans les activités relatives à l’économie du savoir, car il y a là un énorme potentiel d’investissements directs étrangers et de partenariats entre nos compétences humaines et l’UE.

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