[Tribune] Climat : pourquoi l’Afrique doit taxer les multinationales

Pour mieux se préparer aux catastrophes naturelles, il est urgent que les États africains disposent de plus de ressources financières. Taxer les multinationales qui échappent à l’impôt serait l’une des réponses, puisque l’Afrique perd chaque année entre 30 à 60 milliards de dollars.

Des enfants traversent un ruisseau à Chimanimani, au Zimbabwe, après le passage du cyclone Idai (image d’illustration). © KB Mpofu/AP/SIPA

Des enfants traversent un ruisseau à Chimanimani, au Zimbabwe, après le passage du cyclone Idai (image d’illustration). © KB Mpofu/AP/SIPA

ndikumana
  • Léonce Ndikumana

    Professeur d’économie et directeur du Programme de politique de développement de l’Afrique à l’Institut de recherche économique de l’Université du Massachusetts. Il est membre de la Commission indépendante pour la réforme de l’impôt international sur les sociétés (Icrict) et est coauteur de « La Dette odieuse de l’Afrique. Comment l’endettement et la fuite des capitaux ont saigné un continent. »

Publié le 15 mai 2019 Lecture : 4 minutes.

Le Mozambique est à genoux. En mars, le pays a été dévasté par le cyclone Idai. Sa deuxième plus grande ville, Beira, a été pratiquement rayée de la carte. Et comme les tempêtes tropicales ne connaissent pas de frontières, cette catastrophe naturelle a tué aussi au Zimbabwe et au Malawi. Elle a fait plus de 1 000 morts et 2 millions de sinistrés, dont 1,8 million pour le seul Mozambique. Et les dégâts causés par les rafales de vent et les inondations sont estimés par la Banque mondiale à plus de 2 milliards de dollars. Puis, le 21 avril, c’est Kenneth qui s’est abattu sur la côte est-africaine avec plus d’intensité encore. Considéré comme le pire cyclone de l’histoire du pays, il y a fait, selon un bilan encore provisoire, près de 40 morts.

Commençons tout d’abord par saluer la solidarité internationale. L’ONU, ses agences sur le terrain et les grandes ONG se sont rapidement mobilisées pour se porter au secours de ces pays. Mais on ne peut s’empêcher de voir dans cette solidarité des accents de culpabilité. Pour les chercheurs, il ne fait pas de doute que l’alternance d’épisodes cycloniques et de sécheresse qui frappent la région depuis quelques années est directement liée aux grandes variations de températures, conséquence du changement climatique.

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