e-services et diaspora

Né de l’idée d’entrepreneurs africains basés au Royaume-Uni, le marché du transfert électronique de biens vers l’Afrique se structure rapidement.

Publié le 25 mars 2008 Lecture : 2 minutes.

Internet concurrent de Western Union ? Le nombre d’opérations vers l’Afrique traitées par le premier est encore faible. Mais il adopte une démarche commerciale peut-être plus adaptée : transférer des services plutôt que de l’argent, qui risque d’être détourné de l’usage prévu une fois à destination. Deux sites Web répondent à cette définition, fohmo.com et happysend.com, créés par de jeunes Camerounais installés au Royaume-Uni. Grâce à un réseau de partenaires, ils permettent d’envoyer des produits électroménagers, des frais de santé ou de scolarité à des membres de la famille restés au pays. « Nous avons satisfait un millier de commandes », note Gerald Nupa, le fondateur d’happysend.com, à propos de sa première année d’activité.
Partant de ce principe, d’autres entrepreneurs africains développent depuis février le transfert de crédit téléphonique. L’activité semble prometteuse, puisque les opérateurs téléphoniques du continent n’ont pas hésité à s’associer à des sites tels que joxko.com, qui permet pour le moment d’envoyer des minutes de communication vers les abonnés Orange du Sénégal. « En un mois, nous avons enregistré près de 500 commandes », se réjouit de son côté Patrick Nsoga, 27 ans, Camerounais lui aussi, qui vient de lancer mboasu.com. Partenaire de MTN et d’Orange au Cameroun, d’Orange et Tigo au Sénégal, il devrait bientôt ajouter le Mali et la Côte d’Ivoire à sa liste de pays.
Ce marché du transfert de crédit téléphonique est même en train de se structurer sous l’impulsion de l’opérateur alternatif français Central Télécom. Spécialiste depuis 1997 des cartes téléphoniques à tarifs spécifiques Maghreb ou Afrique, il en vend plus de 2,5 millions par an. Associé à i-charging.eu, il commercialise une carte nommée Tonéo pour transférer un crédit-temps sur un téléphone utilisé au Sénégal, au Cameroun, au Congo et en RD Congo. Certes, ces nouveaux services à la diaspora représentent encore une activité de taille modeste. Pas de quoi faire trembler le numéro un mondial du transfert d’argent et ses 4,9 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2007 Mais ses concurrents sur la Toile prennent progressivement du galon.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires