À Koigouma, dans le nord du Mali, le retour des réfugiés se fait sous le contrôle d’anciens jihadistes

Alors que l’accord de paix tarde à être appliqué, des initiatives locales se lancent dans le nord du pays où anciens jihadistes et représentants de l’administration malienne et de l’ONU travaillent de concert pour venir en aide aux populations. Reportage à Koigouma, dans la région de Tombouctou.

A Koigouma, dans le cercle de Goundam, au Mali, les anciens jihadistes assurent la sécurité du village où sont rentrés quelque 2 000 anciens réfugiés du camp de Mbera, en Mauritanie, fin avril. © Baba Ahmed pour Jeune Afrique

A Koigouma, dans le cercle de Goundam, au Mali, les anciens jihadistes assurent la sécurité du village où sont rentrés quelque 2 000 anciens réfugiés du camp de Mbera, en Mauritanie, fin avril. © Baba Ahmed pour Jeune Afrique

Publié le 15 mai 2019 Lecture : 5 minutes.

Début mai, à Koigouma, petit village réputé pour être un fief de jihadistes, perdu dans le désert malien, situé dans cercle de Goundam. Ici, il n’y a ni réseau téléphonique, ni présence de l’administration malienne et encore moins de drapeau national. Le thermomètre affiche 42°C. Des combattants lourdement armés, portant des longues barbes, ont pris position sur une aire d’atterrissage improvisée à proximité des habitations de banco. Ce sont les hommes d’Ahmed Ag Abdallah, chef du village et ancien membre d’Ansar Eddine qui a exercé en tant que juge islamique pendant l’occupation du nord du Mali, en 2012.

Anciens jihadistes et Casques bleus côte à côte

Un convoi de l'ONU escorté par des combattants du HCUA, le 6 mai 2019 à Koigouma. © Baba Ahmed pour Jeune Afrique

Un convoi de l'ONU escorté par des combattants du HCUA, le 6 mai 2019 à Koigouma. © Baba Ahmed pour Jeune Afrique

Ils nous ont demandé de ne pas amener une forte présence des Casques bleus dans le village

À leurs côtés, un peu en retrait, un petit groupe de Casques bleus égyptiens. Quand l’hélicoptère de la mission onusienne se pose, dans le vrombissement assourdissant des rotors, un vent chaud et puissant soulève le sable qui vient frapper les visages des uns et des autres avec la même force.

L’image est plus que symbolique. « La seule fois que des hommes ont braqué leurs armes sur les Casques bleus suédois dans la région de Tombouctou, c’était ici, à Koigouma, il y a quelques mois », rappelle un haut responsable régional de la Minusma.

Bien s’informer, mieux décider

Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles

Image
Découvrez nos abonnements
la suite après cette publicité

La rédaction vous recommande

Mali : 3,35 milliards d’euros promis pour le développement des régions du Nord

Contenus partenaires