Wade fait du Wade

Publié le 25 mars 2003 Lecture : 1 minute.

Le 16 mars, les présidents sénégalais, nigérian et sud-africain (Abdoulaye Wade, Olusegun Obasanjo et Thabo Mbeki) cosignaient une déclaration à Niamey, en marge du sommet de la Cen-Sad, dans laquelle ils condamnaient une éventuelle guerre contre l’Irak. Le texte, dit-on dans l’entourage de Wade, ne devait pas être diffusé… Le jour même, Abuja rendait publique une lettre paraphée par les trois chefs d’État appelant Bush à ne pas déclencher une attaque contre l’Irak, qui risquerait de déstabiliser le monde et d’avoir des « effets négatifs considérables sur le développement de l’Afrique ». Le 19 mars, lors d’une émission à la radio sénégalaise Sud FM, Wade a semblé revenir sur sa position : « Je ne peux pas empêcher un pays comme les États-Unis de faire ce qu’il a à faire. […] Je n’ai pas à condamner les États-Unis, je n’ai pas à condamner l’Irak. »
Il n’en fallait pas plus pour que certains classent Wade dans la coalition américano-britannique. Plusieurs fois au cours de ces dernières semaines, le président français Jacques Chirac, mais surtout George Bush, se sont entretenus avec leur homologue sénégalais au téléphone. Le numéro un américain a même contacté Wade une dernière fois, dans l’après-midi du 17 mars, pendant près d’une heure…
De Bush père à Bush fils, l’Amérique semble donc pouvoir compter sur le Sénégal. Même si ce n’est pas de manière aussi nette qu’en 1991 – avec l’envoi de troupes sénégalaises sur le théâtre des opérations. Le Sénégal n’est pas loin de s’aligner sur les positions de Bush au point d’accréditer l’idée qu’il fait partie des quinze pays, qui, dans l’ombre, soutiennent l’opération « Liberté pour l’Irak ».

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