Boeing et South African Airways veulent produire du carburant avec du tabac
Boeing et South African Airways s’allient pour le développement de Solaris, un carburant bio à base de tabac génétiquement modifié.
Le constructeur aéronautique américain Boeing s’allie à la compagnie aérienne sud-africaine South African Airways (SAA) pour développer un carburant pour l’aviation à partir d’une variété de tabac, indiquent les deux entreprises dans un communiqué publié ce mercredi.
Ce carburant « bio » sera extrait d’une variété de tabac génétiquement modifié et sans nicotine connu sous le nom de Solaris. Ce projet sera mené par le groupe hollandais SkyNRG, en partenariat avec SAA, Boeing et Sunchem. Cette dernière est la compagnie italienne qui a inventé et breveté ce tabac spécialement conçu pour maximiser la croissance des fleurs et des graines au détriment de celle des feuilles, comme c’est le cas pour le tabac « ordinaire », note Sunchem sur son site internet.
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Réduire de 80% les émissions de CO2 par rapport au kérosène
Les graines de cette variété de tabac contiennent 40 % d’huile, à partir de laquelle du carburant peut être élaboré. L’utilisation de Solaris peut permettre de « réduire de 80 % les émissions de CO2 par rapport au kérosène fossile », assure SkyNRG dans un communiqué. La production de cette plante ainsi que celle du carburant qui en est extrait, n’en est pas encore à sa phase industrielle, selon un document de présentation publié par Sunchem.
Des champs de culture de Solaris ont néanmoins été réalisés en Italie, aux États-Unis, au Brésil et en Égypte. En Afrique du Sud, ils en sont encore à leur phase d’essai et la production de ce biocarburant n’est pas attendue avant quelques années, ont reconnu Boeing et South African Airways dans leur communiqué.
Petites exploitations locales
Mais le consortium entend booster le financement de ce projet pour atteindre une taille critique et opérationnelle rapidement. La compagnie hollandaise, Boeing et SAA comptent produire cette plante sur de grandes surfaces agricoles, mais également en collaboration avec les petites exploitations locales. Des négociations ont déjà été engagées avec les autorités régulatrices pour démontrer le caractère durable de cette culture et avec les communautés locales pour promouvoir les avantages économiques du projet.
« En utilisant le tabac hybride, nous pouvons tirer parti du savoir-faire des cultivateurs de tabac sud-africains pour développer une culture de biocarburant commercialisable sans pour autant encourager le tabagisme, » a indiqué Ian Cruickshank, spécialiste des questions environnementales chez SAA, rapporte Reuters.
« Il y a du potentiel pour ce biocarburant dans plusieurs régions où l’on cultive le tabac traditionnel, notamment en Afrique, en Europe méridionale et centrale, en Asie, en Océanie et en Amérique Latine », a relevé pour sa part Jessica Kowal, porte-parole de Boeing, citée par l’agence de presse.
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