Burundi : l’Église adventiste se dit victime de harcèlement et d’arrestations arbitraires

L’Église adventiste du 7e jour a dénoncé le « harcèlement » dont elle fait l’objet de la part du gouvernement du Burundi, l’accusant d’avoir fait arrêter deux de ses dirigeants et 21 fidèles depuis début mai.

La police surveille la foule rassemblée pour les funérailles de Ndere Yimana, un opposant, assassiné la veille, le 22 juillet 2015, à Bujumbura, au Burundi. © Jerome Delay/AP/SIPA

La police surveille la foule rassemblée pour les funérailles de Ndere Yimana, un opposant, assassiné la veille, le 22 juillet 2015, à Bujumbura, au Burundi. © Jerome Delay/AP/SIPA

Publié le 15 mai 2019 Lecture : 1 minute.

« Depuis plus de six mois, le gouvernement burundais a de plus en plus harcelé et malmené l’Église adventiste en emprisonnant, frappant et intimidant (ses) dirigeants et membres », a accusé mercredi 15 mai Ted Wilson, président de l’Église adventiste, dans un communiqué publié depuis Silver Spring, aux États-Unis, où est basé son siège. L’Église adventiste, l’une des plus anciennes du Burundi, y compte quelque 150 000 membres.

Ted Wilson a annoncé que, le 10 mai, le président de la branche burundaise de l’Église, le pasteur Lamec Barishinga, avait été arrêté avec un de ses adjoints, le pasteur Lambert Ntiguma. Une arrestation contraire à « la liberté religieuse et la liberté de conscience », a-t-il dénoncé.

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Contrôle accru de l’État

Elle fait suite à celle, début mai à Bujumbura, de 21 adventistes, ont indiqué un autre pasteur adventiste et des témoins. Ces derniers ont été arrêtés car Lamec Barishinga, nommé en novembre, a refusé de céder son poste à son prédécesseur, le pasteur Joseph Ndikubwayo, « qui est proche du pouvoir et a le soutien du ministre de l’Intérieur », a expliqué la même source ecclésiastique.

Joseph Ndikubwayo avait été destitué en novembre. Il était notamment accusé de détournement de fonds et d’avoir accepté d’être nommé en 2016 au Conseil national de sécurité (CNS) du Burundi, présidé par le chef de l’État Pierre Nkurunziza.

Cela « contrevient fondamentalement à la doctrine de notre Église », a déclaré un autre pasteur adventiste ayant également requis l’anonymat. Mais le ministre burundais de l’Intérieur, Pascal Barandagiye, a refusé de prendre acte du remplacement de Joseph Ndikubwayo, considérant ce dernier comme le représentant légal de cette Église.

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