Un jugement qui satisfait les Américains

Le militant des droits de l’homme égypto-américain Saad Eddine Ibrahim a été acquitté. L’affaire gênait les relations entre Le Caire et Washington.

Publié le 25 mars 2003 Lecture : 1 minute.

L’Égypto-Américain Saad Eddine Ibrahim, directeur du centre Ibn- Khaldoun pour les droits de l’homme et professeur de sociologie à l’université américaine du Caire, a finalement été acquitté, le mardi 18 mars. Arrêté en juin 2000, accusé d’avoir terni l’image de l’Égypte et reçu illégalement des fonds de l’étranger, il avait été condamné à sept ans de prison en mai 2001. Une peine confirmée le 29 juillet 2002 par la Haute Cour de sûreté de l’État.
Cette affaire empoisonnait depuis près de trois ans les relations entre Le Caire et Washington. Pour exprimer son mécontentement, l’administration américaine avait même décidé, en août 2002, d’annuler une aide à l’Égypte de 130 millions de dollars, prévue en plus des 2 milliards de dollars qu’elle lui octroie annuellement. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la décision de la Cour de cassation était attendue, sinon prévue. Moins de trente secondes après l’annonce du verdict, les personnes présentes au tribunal ont ainsi été quelque peu surprises de voir l’attaché de presse de l’ambassade américaine distribuer un communiqué officiel disant que monsieur Ibrahim était désormais libre de retourner à ses activités et soulignant que les autorités avaient suivi l’affaire dès ses débuts.
Bien que les deux pays aient nié un quelconque lien avec la situation en Irak et démenti d’éventuelles pressions sur le gouvernement égyptien, ce jugement intervient dans un contexte local et international tendu, et s’inscrit au sein d’une politique de rapprochement américano-égyptien. Deux jours auparavant, le dimanche 16, l’Américain Williams Burns, secrétaire d’État adjoint, rendait visite au président Moubarak. La même semaine, une délégation égyptienne se trouvait à Washington pour discuter des conséquences du conflit en Irak sur l’économie de leur pays, et demander au Congrès une aide de 4,4 milliards de dollars. Quant à Saad Eddine Ibrahim, il peut désormais sortir du pays et se rendre en Europe pour recevoir les soins médicaux dont il a besoin.

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