Tourisme : l’après 11 septembre
Publié le 25 février 2003 Lecture : 1 minute.
Attentats à New York et Washington en septembre 2001, à Djerba en avril 2002, à Bali en octobre, à Mombasa en novembre. La première industrie du monde – plus de 3 600 milliards de dollars (3 360 milliards d’euros) et 11 % du Produit national brut mondial – n’aime ni le terrorisme ni l’instabilité. Mais elle tient le coup, malgré les bruits de bottes persistants au Moyen-Orient. Dans cette conjoncture grippée, l’Afrique fait ce qu’elle peut, mais ne pèse que 4 % du marché mondial (29 millions d’entrées en 2001), même si elle n’est pas la région la plus affectée par la tendance.
Les gouvernants du continent ont beau tenter de séduire les investisseurs, conscients de l’impact du tourisme sur l’emploi local, ceux-ci ne se bousculent pas. Et restent fidèles aux destinations qui ont déjà fait leurs preuves. En dépit de l’effet Djerba, la Tunisie se maintient à son rang de troisième destination sur le continent, après l’Afrique du Sud et l’Égypte, en perte de vitesse. Le Maroc affiche de grandes ambitions et dispose d’une stratégie à laquelle elle entend consacrer jusqu’à 50 millions d’euros d’ici à 2004. L’objectif est de multiplier par quatre le nombre de visiteurs en 2010. Et les investisseurs semblent y croire. Le groupe Accor vient d’émettre des obligations, à travers son fonds d’investissement Risma, pour le démarrage de son Casa City Centre. Ce centre devrait accueillir un hôtel Ibis, un Novotel et un Sofitel, pour faire face à l’expansion du tourisme d’affaires à Casablanca. Au sud du Sahara, en revanche, les nouveaux projets ne sont pas légion. Même pas en Afrique du Sud, toujours pénalisée par ses records de criminalité, ni au Kenya, où l’alternance politique viendra peut-être contrer l’effet Mombasa. Les autres pays subsahariens, pourtant stables et riches en attractions touristiques, n’offrent toujours pas les infrastructures nécessaires. Le Cameroun, le Mali, le Ghana ou le Bénin ont encore du chemin à faire pour intéresser les leaders du secteur.
