Quand la société civile s’en mêle

Publié le 25 février 2003 Lecture : 2 minutes.

La polémique autour de la gestion de la rente pétrolière enfle depuis la publication, en juin 2002, par l’hebdomadaire congolais La Semaine africaine, d’une retentissante déclaration de la Conférence des évêques congolais. Les hommes d’Église y dénoncent le manque de transparence dans la gestion des revenus du pétrole et formulent des recommandations pour qu’ils profitent à tous. Une revendication qui fait écho aux appels répétés du Fonds monétaire international (FMI) pour une meilleure gestion des revenus pétroliers et pour un audit de la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC).
Le 12 février, le Parlement a marqué sa volonté de faire davantage profiter les Congolais des retombées de l’or noir. À la quasi-unanimité, les députés ont rejeté la prolongation, souhaitée par le pétrolier, de la convention d’établissement du 17 octobre 1968 et les modifications au contrat de partage de production en haute mer du 21 avril 1994. Les parlementaires avancent trois raisons : le pétrolier aurait évalué les niveaux de réserve à l’aide de variables incompréhensibles et non fiables ; la SNPC, gestionnaire de la part de l’État, n’a pas contre-expertisé les réserves et les prix avancés par le pétrolier ; le marché a évolué entre 1999 (date à laquelle le projet relatif à Moho-Bilondo et Nsoko a été évalué) et 2003. Le baril de pétrole est passé, entre-temps, de 10 dollars à un prix supérieur à 30 dollars.
Ce vote est intervenu pendant qu’un groupe d’associations de la société civile (Observatoire congolais des droits de l’homme, Conférence épiscopale du Congo…) lançait un « Plaidoyer pour la transparence sur les revenus du pétrole au service de la justice et de la paix au Congo ».
Soutenus par le Secours catholique français, l’association Cimade et le Catholic Relief Services américain, les initiateurs de ce mouvement ont séjourné à Paris durant la seconde quinzaine de février. Ils ont rencontré les autorités françaises et les dirigeants de TotalFinaElf pour demander que les revenus versés par la compagnie à leur pays soient rendus publics. D’où l’inscription de leur action dans la campagne mondiale « Publiez ce que vous payez ! »
En réponse à cette initiative, le porte-parole du gouvernement, Alain Akouala, déclare : « On ne peut pas ignorer les travaux déjà effectués pour reconstruire le pays après la guerre civile destructrice de 1997 et continuer à se demander où va l’argent du pétrole. »

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires