Pétrole : l’ivresse des profondeurs

Publié le 25 février 2003 Lecture : 1 minute.

Les IDE n’ont jamais été aussi importants dans les pays producteurs d’or noir, et l’offshore africain est désormais devenu une priorité pour les États-Unis. Washington espère porter de 15 % actuellement à 25 % d’ici à 2015 la part de ses importations de brut en provenance du continent. Les majors ont compris le message et réagissent à coups de milliards de dollars. En réalité, le lobby texan n’a pas attendu le feu vert de la Maison Blanche pour investir massivement. Ce n’est pas un hasard si l’Angola est arrivé en tête des bénéficiaires d’IDE au sud du Sahara en 2001. Une trentaine de pétroliers se partagent les « blocs » de l’offshore angolais : Chevron Texaco, ExxonMobil, BP, Agip, TotalFinaElf, etc. Selon la Banque africaine de développement (BAD), les flux d’investissements dans le pétrole pourraient atteindre 10 milliards de dollars en moyenne annuelle en Angola et au Nigeria en 2005. L’ivresse des profondeurs touche aussi la Guinée équatoriale, devenue, en une décennie, un véritable eldorado pour les compagnies américaines : ExxonMobil, Chevron Texaco, Triton, CMS Nomeco… Mais l’avenir, c’est aussi le pétrole tchadien, avec la mise en service de l’oléoduc Doba-Kribi prévue pour le deuxième trimestre 2003. Le consortium emmené par ExxonMobil est impatient de toucher les retombées de sa mise – 2,5 milliards de dollars investis pour la seule construction du pipeline – grâce à des réserves estimées à 924 millions de barils. Bref, les IDE en Afrique seront encore « trustés » par les pétroliers pendant de longues années. Pour investir dans le secteur, nul besoin de prospecter longuement le marché du pays d’accueil ou de se soucier de la bonne gouvernance. Grâce à l’offshore, même l’instabilité politique n’est plus un obstacle aux flux financiers.

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