Pris la main dans le sac

Deux Maliens se faisaient passer pour des hommes d’affaires. Ils ont été arrêtés alors qu’ils tentaient d’écouler de grosses quantités de faux dollars.

Publié le 25 mars 2003 Lecture : 2 minutes.

Le 2 mai dernier, deux citoyens maliens, se disant des hommes d’affaires, débarquent à Tunis. Ils passent quelques jours à l’hôtel, puis louent une maison à l’Ariana, une banlieue de la capitale. Les deux hommes, qui affichent un goût marqué pour le luxe, ne tardent pas à gagner la confiance d’un courtier tunisien, qui promet de les aider à prendre contact avec des entrepreneurs locaux. Ce dernier parvient, avec l’aide d’une Tunisienne, femme d’affaires de son état, à intéresser à leur projet d’association un promoteur de Grombalia, une ville située à une trentaine de kilomètres au sud de Tunis.
Les deux investisseurs africains proposent à leur futur associé une participation au lancement d’un projet commun. Ils fixent leur participation à 52 millions de dinars (38 millions d’euros). Mieux : ils se disent prêts à verser la totalité de la somme en cash sous forme de coupures de 100 dollars américains. Pour remporter le jackpot, l’heureux associé devra cependant payer, en cash et en monnaie locale, la somme de 750 000 dollars, qui représente la petite commission du gentil courtier. Bien entendu, la transaction devra se dérouler dans le plus grand secret.
La proposition est fort alléchante, certes, mais elle manque cruellement de transparence. Sentant le traquenard, le promoteur tunisien alerte les autorités. Les policiers lui conseillent de donner son accord et d’inviter ses futurs associés à finaliser la transaction dans son bureau. Rendez-vous est ainsi pris le 17 mai 2002. À leur arrivée sur les lieux, les deux hommes d’affaires maliens et le courtier tunisien sont arrêtés. Dans leur valise, les agents découvrent trente-six liasses de faux billets de 100 dollars, un manuel en anglais sur les techniques de falsification des billets de banque et un flacon contenant un produit utilisé pour cette même opération. Lors de la perquisition effectuée dans la maison de l’Ariana, les enquêteurs découvrent d’autres liasses de faux dollars, un tampon de la Banque centrale américaine, lui aussi contrefait, trois passeports, des instruments de découpe, etc.
Selon les enquêteurs, les deux hommes n’en sont pas à leur coup d’essai. Ils ont déjà sévi en France, aux États-Unis, dans certains pays d’Afrique subsaharienne, d’Amérique du Sud (Équateur) et d’Asie du Sud-Est (Thaïlande). Les faux billets saisis ont été imprimés à Bamako, au Mali, avant d’être introduits et découpés à Tunis.
Le juge d’instruction de Grombalia a bouclé le dossier. Les trois hommes seront bientôt traduits devant la justice tunisienne pour « constitution d’une bande de malfaiteurs » et « trafic de fausse monnaie étrangère ».

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