Planète non-fumeurs

Les négociations sur la convention-cadre internationale destinée à lutter contre les méfaits du tabac entrent dans leur dernière phase.

Publié le 25 février 2003 Lecture : 1 minute.

C’est le cheval de bataille de Gro Harlem Brundtland. Dès son arrivée à la tête de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en juillet 1998, elle a décidé de faire de la diminution de la mortalité et de la morbidité liées au tabagisme une des grandes réalisations de son mandat. Lequel prendra fin le 21 juillet prochain. Il lui reste donc peu de temps pour formaliser la convention-cadre internationale pour la lutte antitabac – destinée, entre autres, à contrôler l’étiquetage, à lutter contre le tabagisme passif et à limiter la contrebande – qui devrait être soumise au vote lors de l’Assemblée mondiale de la santé, en mai prochain à Genève.
Lancé le 17 février, le dernier cycle de négociations se déroulera jusqu’au 28 février. Avec un enjeu de taille : ne pas réduire ce texte à une simple déclaration d’intention, souhait à peine dissimulé des cigarettiers. Lesquels font pression pour amender la convention-cadre. Tom Novotny, ancien sous-secrétaire américain à la Santé, qui a dirigé la délégation des États-Unis jusqu’en 2001, a renoncé à cette mission « pour protester contre les directives de l’administration Bush visant à amender le texte ». Ainsi, Washington s’est opposé à une interdiction totale de la publicité sur le tabac, estimant qu’il s’agirait d’une atteinte à la liberté d’expression, droit garanti par la Constitution des États-Unis. Un pays où, pourtant, il est à peine autorisé d’en « griller une » en plein air. Les pays africains et asiatiques, où le tabac fait la moitié de ses victimes, dénoncent ce lobbying pro-industriel. Autre point à avoir disparu de la première mouture de la convention : l’interdiction progressive du parrainage d’événements sportifs ou culturels par les cigarettiers. Ce texte n’est donc plus totalement à la hauteur de ses ambitions. Une demi-déception que Brundtland tempère, expliquant que « ce traité est la première étape d’un long processus ». En effet, avec neuf victimes par minute, le tabac méritait au moins une convention-cadre pour encadrer son commerce et son utilisation. Ces dix jours de débat à l’OMS ne seront pas de trop pour l’élaborer. s

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