Ouganda : le réveil des Bagandas
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C’est la plus grande manifestation qu’ait connue l’Ouganda depuis des années. Le 28 janvier, près de 200 000 personnes ont défilé dans les rues de Kampala, la capitale. Les hommes portaient de longues tuniques blanches, les femmes des robes colorées garnies d’énormes épaulettes : le costume traditionnel du Buganda, l’ancien royaume dont l’Ouganda tire son nom. Les Bagandas, l’ethnie ougandaise la plus nombreuse, réclament une nouvelle Constitution fédérale reconnaissant leur royaume comme un État semi-autonome.
Le président Yoweri Museveni doit les prendre au sérieux. Ils représentent un quart des 24 millions d’habitants du pays, et dominent un Sud relativement prospère. Leur roi actuel, le kabaka Ronald Muwenda Mutebi II, habite toujours un palais à Kampala. Mais aujourd’hui, il ne règne plus que sur une cour restreinte. Une Constitution pourrait changer cela. Les Bagandas veulent non seulement pouvoir voter des lois et prélever des impôts, mais aussi annexer Kampala à leur royaume.
Contraint à l’exil pendant vingt ans, le kabaka a pu regagner son royaume en 1986. Il a alors passé un marché avec Museveni : en échange de son soutien contre la guérilla, Museveni lui permettrait de revenir sur ses terres dès qu’il accéderait au pouvoir. L’actuel président a tenu sa parole, mais il s’est arrangé pour que le roi n’ait aucun pouvoir réel.
Aujourd’hui, les chefs bagandas déclarent que leur patience a des limites.
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