Lutter contre les armes

L’ONU a engagé les pays africains, et notamment ceux de l’Afrique occiden tale, à combattre le com merce illégal des armes légères et de petit calibre.

Publié le 25 mars 2003 Lecture : 2 minutes.

Trente millions d’armes légères et de petit calibre sont aujourd’hui en circulation en Afrique, dont huit millions dans la seule partie occidentale du continent. Face à ce trafic illicite et ses graves conséquences pour les populations, Kofi Annan, le secrétaire général des Nations unies, a décidé d’intervenir. Lors d’un débat du Conseil de sécurité, le 18 mars, il a invité les pays africains, et ceux de l’Ouest en particulier, à ratifier au plus vite tous les traités et autres accords internationaux mis à leur disposition, comme le Programme d’action sur le commerce illicite d’armes légères et la Convention internationale contre le recrutement des mercenaires, tous deux adoptés en 2001.
Le Conseil de sécurité souhaite également voir s’élargir le moratoire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui vise à arrêter les transferts et la fabrication d’armes légères. Mis en place en 1998 et renouvelable tous les trois ans, il pourrait devenir applicable sans limite de temps. Depuis 2002, treize des quinze pays de la Cedeao disposent de commissions nationales pour s’assurer de son respect, la Côte d’Ivoire et le Liberia faisant exception pour cause d’instabilité. En Côte d’Ivoire, un registre sur la nature et la quantité d’armes légères utilisées par la Cedeao lors de sa mission devrait être créé dès ce mois d’avril, sous l’égide du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).
Selon l’ONU, l’utilisation des armes légères a provoqué, au cours de la dernière décennie, la mort de 20 millions de personnes sur le continent africain, dont 80 % de femmes et d’enfants. Les civils détiennent 60 % de ces armes, très faciles à assembler, même pour un enfant. Plus de 300 000 enfants-soldats se trouvent d’ailleurs aujourd’hui enrôlés dans différentes milices. Kofi Annan souligne que « le lien entre la prolifération des armes légères et le phénomène des enfants-soldats est particulièrement évident en Afrique de l’Ouest, où les conflits qui affectent le Liberia, la Sierra Leone et maintenant la Côte d’Ivoire ont été alimentés en grande partie par le commerce non réglementé de ce type d’armes, lui-même financé par les bénéfices tirés de l’exploitation illégale des ressources naturelles ».
L’Afrique occidentale a connu soixante-douze coups d’État entre 1960 et 1990, ce qui en fait la zone la plus instable de la planète. Selon João Bernardo de Miranda, le ministre des Relations extérieures de l’Angola, le problème du commerce illégal d’armes légères est d’une telle ampleur dans la région ouest-africaine que la solution ne peut venir des seuls pays concernés, mais requiert une collaboration de la communauté internationale.

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