Restructuration de Tunisair : suppressions de postes et vols low-cost en perspective
Le conseil des ministres du 20 mai a validé le programme de restructuration de la compagnie nationale tunisienne annoncé depuis près de deux ans, qui prévoit le départ de 1 200 salariés au cours des trois prochaines années et des investissements pour le renouvellement de la flotte.
Acculé par la dette, les insuffisances matérielles et les retards de Tunisair, le conseil des ministres tunisien a adopté, lundi 20 mai, le programme de réforme de la compagnie aérienne nationale – annoncé depuis août 2018 -, excluant toute privatisation de la compagnie. Hichem Ben Ahmed, ministre du Transport, à précisé le lendemain, sur les ondes de la radio tunisienne Express FM, que ce programme de restructuration courrait sur une période de cinq ans.
Sur le plan social, le programme prévoit qu’ »avec l’accord de l’UGTT [Union générale tunisienne du travail], 1 200 salariés quitteront la société Tunisair dans les trois ans à venir », a indiqué le ministre. Un plan de licenciements prévu depuis près de deux ans, mais toujours suspendu jusque-là, faute d’aide financière du gouvernement pour son exécution.
Cette réduction du personnel correspond à 15 % des 7 800 employés de la compagnie. Elle vise a résorber les pertes cumulées de la compagnie, qui se chiffraient à 500 millions de dinars en 2017. Celles-ci s’expliqueraient, selon la direction de Tunisair, par des recrutements massifs entre 2011 et 2012, notamment du fait de la réintégration des sociétés de catering et de handling au sein de l’entreprise.
Un plan estimé à 375 millions d’euros
Ce même matin, Ilyes Mnakbi, PDG de Tunisair, invité à la radio Shems FM, a précisé que la réforme de la compagnie nécessiterait 1,3 milliard de dinars (375 millions d’euros) d’investissements – une somme que l’État serait incapable de lui procurer. En revanche, il a indiqué que 170 millions de dinars seront débloqués par la compagnie pour indemniser les 400 salariés qui devront quitter Tunisair chaque année pendant trois ans.
« Tunisair va prendre en charge [leurs] prestations sociales jusqu’à leurs 62 ans. Les agents concernés par le départ seront sélectionnés par la compagnie », a indiqué le PDG. L’UGTT quand à elle ne s’est pas encore exprimée.
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À court terme et sur le plan matériel, le programme gouvernemental prévoit que l’État se porte garant pour permettre à Tunisair d’emprunter 50 millions de dinars dans les prochaines semaines, afin de réparer ses avions et d’éviter les retards, a indiqué le ministre du Transport.
Une subvention sera aussi accordée à Tunisair pour louer deux avions (en plus de la trentaine qu’utilise la compagnie) en vue de la prochaine saison estivale et il y aura des vols supplémentaires sur plusieurs destinations « au profit de la diaspora tunisienne », a indiqué M. Ben Ahmed, sans préciser les villes concernées ni le montant de la subvention en question.
Selon le PDG de Tunisair, une sous-compagnie low-cost pourrait aussi être lancée pour les zones de Djerba et de Monsatir.
32 % de ponctualité
Suite au gel des recrutements initié en 2015, plusieurs mouvements sociaux ont éclaté au sein de la compagnie. Le dernier en date remonte à avril 2019, lorsque le personnel au sol à menacé d’observer vingt-quatre heures de grève pour revendiquer le recrutement d’employés saisonniers supplémentaires, afin de répondre au manque de personnel.
Dans son dernier rapport d’activité, la compagnie indique observer une reprise globale de la croissance (+ 1,2 % pour d’activité en avril 2019, par rapport à avril 2018), en revanche le rapport indique que la ponctualité de Tunisair est tombée à 32 % en avril 2019, contre 41 % en 2018.
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