Le match nul rédhibitoire concédé à Bujumbura face au Burundi  (1-1, le 22 mars dernier) avait coûté aux Panthères une huitième présence en phase finale de la Coupe d’Afrique des nations. Elle avait provoqué une grosse colère d’Alain-Claude Bilie-By-Nzé, le ministre des Sports, et le limogeage du sélectionneur Daniel Cousin. L’appel à candidatures, lancé au mois d’avril par la Fédération gabonaise de football (Fegafoot) avait connu un franc succès. 82 candidatures, expédiées essentiellement d’Europe, s’étaient retrouvées sur le bureau de Pierre-Alain Mounguengui, le président de l’instance.

Un comité, spécialement constitué pour travailler sur le profil du futur patron technique de l’équipe nationale, a été chargé d’éplucher tous les CV et de dégager dans le courant du mois de mai une short-list de trois noms.

L’aval du Palais

Au terme de ce long écrémage, trois sont ressortis : Patrice Neveu, Hebert Velud et Jean-Louis Garcia, ce dernier, contrairement aux deux autres, n’ayant jamais travaillé en Afrique. Lors d’une énième réunion de travail, le choix s’est porté sur Patrice Neveu.

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« Pour la Fegafoot, c’est le bon profil. Il a notamment contribué à la relance de la sélection mauritanienne, qu’il a qualifiée pour le Championnat d’Afrique des nations en 2014. Le ministre des Sports, qui suivait le dossier de très près, a validé. Mais pour cela, au bout du bout, il fallait évidemment l’aval du palais présidentiel », explique à Jeune Afrique une source proche de la fédération.

Au Gabon, comme dans d’autres pays africains, le choix du sélectionneur est une affaire de la plus haute importante – surtout quand il s’agit d’un étranger – et pas seulement pour des raisons financières, puisque le salaire est pris en charge par l’État. Ces dernières années, le Portugais Jorge Costa et l’Espagnol José Antonio Camacho avaient été directement choisis depuis le Palais du bord de mer, sous l’influence de l’ancien international portugais Deco, alors très actif au Gabon et ayant ses entrées à la présidence.

Trois sélections et six clubs en Afrique

Patrice Neveu, réputé pour capacité de travail et sa forte personnalité, a signé un contrat de deux ans, renouvelable pour deux ans, avec, comme première mission, de qualifier les panthères pour la CAN 2021 en Côte d’Ivoire.

Aucune précision n’a été donnée sur son salaire. Pour rappel, Costa et Camacho touchaient entre 70 000 et 80 000 € par mois, alors que Cousin gagnait 30 000 €.

Àgé de 65 ans, Neveu est loin d’être un inconnu en Afrique, où il a commencé à travailler en 1999 au Niger comme Directeur technique national (DTN). Il a depuis dirigé des clubs en Tunisie (CO Médenine), au Maroc (CA Rabat, Moghreb Tétouan) et en Égypte (Ismaïly, Smouha) et trois sélections sur le continent africain (Guinée de 2004 à 2006, RDC de 2008 à 2010 et Mauritanie de 2012 à 2014). Il avait notamment atteint les quarts de finale de la CAN 2006 avec le Syli National.

Après une expérience en Haïti (2015-2016), le Vendéen avait repris la direction de la Guinée, où il a entraîné Horoya AC, d’octobre 2018 à février dernier. Mais malgré de bons résultats, le Vendéen, refusant les ingérences dans son domaine de compétence, avait quitté Conakry après une négociation à l’amiable avec l’homme d’affaires Antonio Souaré, le président du club de la capitale. Le Français devrait débuter sa mission au Gabon au début du mois de juin.