Algérie : les autorités durcissent le ton pour le 14e vendredi de manifestations

Une mobilisation policière importante et de nombreuses arrestations sont observées à Alger depuis ce matin. Elles suscitent l’indignation des Algériens, en marche vers le 14e vendredi de manifestations contre le pouvoir en place.

Un manifestant face à un cordon de police devant la Grande Poste, en mai 2019 à Alger. © Anis Belghoul/AP/SIPA

Un manifestant face à un cordon de police devant la Grande Poste, en mai 2019 à Alger. © Anis Belghoul/AP/SIPA

Wided

Publié le 24 mai 2019 Lecture : 2 minutes.

Depuis ce matin, et pour le quatorzième vendredi consécutif, les Algériens se dirigent vers la Grande Poste et circulent dans les artères de la capitale, appelant au départ des caciques aux commandes du régime depuis la chute d’Abdelaziz Bouteflika.

Plusieurs cris d’indignation se sont fait entendre depuis, sur les réseaux sociaux, condamnant la forte mobilisation des forces de sécurité, contrairement aux semaines précédentes, et accusant le régime, dirigé par le chef d’état-major de l’armée Ahmed Gaïd Salah, de répressions et de dérives autoritaires.

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Des fouilles de manifestants, des arrestations et interpellations de journalistes et députés, ainsi que des tentatives de disperser les manifestations ont suscité la colère des manifestants.

Des élus arrêtés

« Je viens de faire un tour, il y a un dispositif très important de police. Plusieurs dizaines de personnes présentes ont été fouillées par la police. D’autres manifestants devraient arriver en nombre et prendre le dessus sur les forces sécuritaires déployées », confiait ce vendredi matin à Jeune Afrique le journaliste Hamdi Baala.

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Atmane Mazouz, député du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), a publiquement dénoncé les arrestations survenues avant midi. « De nombreuses interpellations sont opérées par les services de sécurité depuis ce matin, dont celles d’élus et de la députée Nora Ouali. La dérive autoritaire en cours est une escalade dangereuse qui discrédite davantage l’institution militaire à travers son intrusion assumée dans l’empêchement des marches et de l’expression pacifique et populaire », a-t-il écrit sur sa page Facebook.

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Plus tôt dans la journée, le journaliste Samir Larabi avait été arrêté, aux côté de plusieurs manifestants. « En compagnie d’une vingtaine de citoyens dans un fourgon cellulaire, on ne connaît pas encore notre destination », a-t-il publié en temps réel sur les réseaux sociaux.

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En début d’après-midi et avec l’arrivée de milliers de manifestants devant la Grande Poste d’Alger, la pression des forces de l’ordre semble s’être atténuée. Les manifestants ont continué de scander des slogans contre la tenue de l’élection le 4 juillet et pour le départ du chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah. Vers 14h, une marche de femmes a également rejoint le mouvement avec une pancarte sur laquelle était inscrite : « Nos droits, c’est tout le temps et partout. »

La veille, un grand nombre d’Algériens avait déjà partagé sur les réseaux sociaux des affiches appelant au respect du droit de s’exprimer et de manifester, craignant une probable répression. Car cette 14e marche survient la veille de la date limite avec pour le dépôt des candidatures devant le Conseil constitutionnel pour l’élection présidentielle du 4 juillet prochain. En début d’après-midi, aucun dossier n’avait été déposé.

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