Kenya : l’homosexualité reste un crime, la Haute Cour a tranché

L’action en justice présentée par des associations de défense des droits des homosexuels a été « rejetée » ce vendredi par la Haute Cour du Kenya. Les activistes espéraient obtenir la décriminalisation de l’homosexualité.

Des militants des droits des homosexuels à Nairobi, après la décision de la Haute Cour de maintenir la criminalisation de l’homosexualité, le 24 mai 2019. © Khalil Senosi/AP/SIPA

Des militants des droits des homosexuels à Nairobi, après la décision de la Haute Cour de maintenir la criminalisation de l’homosexualité, le 24 mai 2019. © Khalil Senosi/AP/SIPA

Publié le 24 mai 2019 Lecture : 1 minute.

La Haute Cour du Kenya a refusé vendredi d’abroger des lois datant de l’époque coloniale qui criminalise l’homosexualité. « Nous estimons que les sections contestées [du Code pénal] ne sont pas inconstitutionnelles », a déclaré la juge Roselyne Aburili.

« Contre l’ordre naturel »

Les plaignants demandaient à la cour l’invalidation de deux sections du Code pénal, qui devait déboucher sur une décriminalisation de l’homosexualité. L’une prévoit que quiconque a une « connaissance charnelle » qui irait « contre l’ordre naturel » risque 14 ans de prison, tandis qu’une autre prévoit une peine allant jusqu’à cinq ans de prison quiconque s’adonne à des « pratiques indécentes entre hommes ». Les activistes estimaient que ces lois violent leur droit à la dignité et entretiennent la haine des homosexuels.

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La juge Aburili, à la tête d’un panel de trois juges, a considéré que même si les plaignants ne réclamaient pas le droit de se marier avec une personne du même sexe, l’abrogation des sections contestées du Code pénal entraînerait inévitablement la cohabitation de couples homosexuels selon des arrangements « similaires au mariage » et « ouvrirait indirectement la porte à des unions entre personnes du même sexe ».

Elle a estimé que la question de l’homosexualité avait été évoquée au moment de la rédaction de la Constitution, approuvée par référendum en 2010, et que les Kényans n’avaient alors « pas jugé judicieux d’accorder le mariage entre personnes du même sexe ».

La juge a aussi noté que l’article 45 de la Constitution, portant sur la définition de la famille, stipule notamment que « chaque adulte a le droit de se marier avec une personne du sexe opposé ».

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