[Tribune] Réduire la démographie africaine : il faut y penser
Nous devons nous poser la question, et trouver la réponse, de la prise en charge du surplus démographique en Afrique. Avec 2,1 enfants par femme, comme en 1960, le PIB par habitant serait par exemple multiplié par cinq.
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Hervé Mahicka
Essayiste, consultant spécialisé dans l’économie du développement et la gouvernance
Publié le 30 mai 2019 Lecture : 4 minutes.
Lors d’un débat télévisé organisé en France dans le cadre des élections européennes, Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, a estimé que, pour stopper l’immigration à la racine, « il [fallait] limiter la population africaine, qui est appelée à doubler dans les trente prochaines années, soit 1 milliard d’individus en plus ».
Ces propos rappellent ceux d’Emmanuel Macron, lors d’un sommet du G20 à Hambourg, en 2017. Interrogé sur un éventuel plan Marshall pour l’Afrique, le président français avait déclaré : « Quand des pays ont encore aujourd’hui 7 à 8 enfants par femme, vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien. »
Face à de telles déclarations, on peut légitimement prendre la mouche, estimant que pas plus Dupont-Aignan que Macron ne sont fondés à discourir sur la fécondité des femmes africaines : le premier propose une équation fort simpliste (moins d’Africains au monde égal moins de problèmes d’immigration à gérer en France), tandis que le second considère que baisser ce seuil de 7-8 enfants par femme est un « défi civilisationnel ».
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