Côte d’Ivoire : la main tendue du FPI de Laurent Gbagbo au RHDP d’Alassane Ouattara

Assoa Adou, secrétaire général de la dissidence du FPI restée fidèle à Laurent Gbagbo, s’est dit prêt à discuter avec le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), du président Alassane Ouattara.

Assoa Adou. © DR

Assoa Adou. © DR

silver

Publié le 28 mai 2019 Lecture : 2 minutes.

« Nous allons bientôt partir à la rencontre des formations et groupements politiques, y compris le RHDP au pouvoir », a déclaré lundi Assoa Adou, secrétaire général de la dissidence du FPI fidèle à l’ancien président.

« Le FPI et le président Laurent Gbagbo entendent jouer, sans faiblesse ni complexe, leur partition pour l’aboutissement, à travers des actes concrets sur le terrain, de ce processus vital pour notre pays qui a besoin de sérénité et de paix pour l’encrage de la démocratie dans notre société », a-t-il ajouté, au cours d’une conférence de presse organisée quelques jours après une rencontre avec Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).

la suite après cette publicité

>>> À LIRE – Côte d’Ivoire : quelle forme prendra l’alliance entre le FPI et le PDCI ?

L’instruction est venue de Laurent Gbagbo lui-même, et a été délivrée à Assoa Adou début mai, lors d’une rencontre à Bruxelles, lors de laquelle l’ex-chef de l’État l’a instruit d’initier au plus vite des discussions avec les principaux acteurs politiques en Côte d’Ivoire.

Assoa Adou devrait officiellement adresser un courrier de demande d’audience au président du RHDP. L’objectif est, notamment, de réduire la marge de manœuvre de Pascal Affi N’Guessan, et ainsi de devenir l’interlocuteur principal des autorités. Président du parti, Affi N’Guessan est contesté par le camp Gbagbo, mais reconnu par le pouvoir.

Une alliance improbable

Bien qu’une alliance avec la dissidence du FPI semble improbable, certains cadres de la majorité présidentielle y sont favorables. C’est le cas de Bacongo Cissé, ministre auprès du président de la République, chargé des Affaires politiques. « Nous avons été ensemble dans le cadre du Front républicain [alliance entre le FPI et le Rassemblement des républicains – RDR, parti originel de Ouattara]. Ce qu’il s’est passé en 2010 à la faveur de la crise post-électorale ne devrait pas, de mon point de vue, constituer un obstacle définitif à un rapprochement entre nous », a-t-il déclaré.

la suite après cette publicité

>>> A LIRE – Côte d’Ivoire : Affi N’Guessan fragilisé après sa rencontre avortée avec Gbagbo

« N’oublions pas que le procès Gbagbo est toujours en instance. De ce fait, le FPI veut donner des gages à la communauté nationale et internationale sur sa volonté de construire la réconciliation et de participer à l’apaisement général, contrairement aux inquiétudes de la procureure Fatou Bensouda et du président Alassane Ouattara », ,analyse Fernand Dédeh, journaliste indépendant

la suite après cette publicité

« Gbagbo veut rentrer pour évaluer lui-même ses chances réelles pour la présidentielle de 2020. Il fait les yeux doux à Ouattara pour ce retour. Il espère être blanchi afin de dérouler son vrai agenda », juge pour sa part l’analyste politique Sylvain N’Guessan.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires