L’Angola veut privatiser une partie de ses aéroports
L’appel d’offres pour la privatisation des aéroports angolais, qui doit être lancé d’ici la fin de l’année, fait partie d’un ensemble de mesures prises par l’exécutif pour dynamiser le secteur aérien.
Confier la gestion d’une partie des aéroports régionaux du pays au secteur privé. Tel est l’objectif du gouvernement angolais d’ici la fin de l’année 2019. C’est ce qu’a annoncé le 24 mai le ministre des Transports, Ricardo de Abreu, en marge du Forum mondial du tourisme, organisé pour la première fois à Luanda du 23 au 25 mai.
« De grands opérateurs de gestion aéroportuaire ont déjà manifesté leur intérêt », a affirmé le ministre, sans toutefois préciser le nombre et la localisation des structures concernées.
L’Angola compte 18 aéroports, un dans chacune des provinces du pays, auxquels s’ajoute le projet du nouvel aéroport de Luanda, en construction à une quarantaine de kilomètres de la capitale angolaise.
Séparer les activités de navigation et la gestion des aéroports
Ce sont certaines des 17 structures provinciales, qui voient passer 3,6 millions de passagers par an, qui devraient être privatisées. L’ouverture au secteur privé doit permettre d’assurer une gestion « plus efficace » des aéroports et de développer le trafic, a précisé Ricardo de Abreu.
>>> À LIRE : Aéroports : les États face au grand bond en avant du trafic aérien
Cette annonce intervient dans le cadre d’une réforme plus globale du secteur. En avril, l’exécutif a décidé de scinder en deux la société nationale publique en charge du transport aérien (Enana), séparant les activités de navigation de la gestion des aéroports.
Ce changement, combiné à l’adoption d’un nouveau régime de concession aéroportuaire, doit faciliter le processus de privatisation. Luanda attend aussi d’ici la fin de l’année la certification de l’aéroport de Catumbela, proche de Benguela, la deuxième ville du pays, l’autorisant à accueillir des vols internationaux, notamment en provenance de Lisbonne.
Doubler la fréquentation de l’aéroport de Luanda
Le gouvernement doit encore lancer cette année les travaux de rénovation de l’actuel aéroport de Luanda, une opération chiffrée à 100 millions de dollars et devant durer dix-huit mois. L’ambition est de doubler la fréquentation, de 1,5 million de passagers par an actuellement à 3 millions à l’avenir. Autre projet d’ampleur pour 2019 : la privatisation partielle de la compagnie nationale aérienne TAAG, en grande difficulté en raison de sa dette.
En avril, le président João Lourenço a ainsi annulé l’autorisation d’acquérir 15 nouveaux appareils auprès de Bombardier et Boeing d’ici 2022, soulignant la nécessité d’une « étude plus approfondie » du plan de restructuration de la compagnie.
Le serpent de mer du nouvel aéroport
Ces défis s’ajoutent à un dernier dossier en forme de serpent de mer, la construction du nouvel aéroport de Luanda, lancée il y a dix ans et toujours pas achevée. Le projet, financé par des crédits chinois et conduit par des entreprises de même nationalité, devait faire de Luanda un hub aérien régional capable de transporter jusqu’à 15 millions de passagers par an.
En mars, le ministre des Transports a annoncé la nécessité d’amender le projet et de mener des travaux pour mettre l’infrastructure au niveau des standards internationaux. La conclusion a été annoncée pour 2021 ou 2022.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- L’arrestation du PDG du groupe CHO secoue l’huile d’olive tunisienne
- Chez Itoc au Sénégal, les enfants de Baba Diao revisitent la gouvernance du groupe
- Carburant en Afrique : pourquoi les exportateurs mondiaux jouent des coudes pour a...
- Sénégal : à quoi doit servir la nouvelle banque de la diaspora ?
- Mali, Burkina, RDC, Afrique du Sud… Haro sur le néocolonialisme minier !