[Chronique] Étienne Tshisekedi : cafouillage funéraire
Jusqu’à la dernière minute, le feuilleton du rapatriement de la dépouille d’Étienne Tshisekedi en RDC aura pris des allures d’imbroglio…
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 30 mai 2019 Lecture : 1 minute.
Étienne Tshisekedi à Kinshasa : le dernier voyage de l’opposant historique
Le retour de la dépouille d’Étienne Tshisekedi, le 30 mai à Kinshasa, a marqué le début de trois jours de célébrations qui se terminent ce samedi par l’inhumation de l’opposant historique congolais, en présence de plusieurs chefs d’État africains. Il marque aussi la fin de deux années d’attente pour ses partisans et ses proches, dont son fils, devenu président de la République.
Il y avait l’Arlésienne invisible de l’écrivain français Alphonse Daudet et le corps embaumé « inenterrable » du révolutionnaire russe Lénine, toujours exposé 95 ans après sa mort. Il y a maintenant la dépouille de l’opposant historique congolais Étienne Tshisekedi que l’on peine à raccompagner à son dernier caveau.
Depuis 27 mois que l’ancien Premier ministre a été emporté par une embolie pulmonaire, à Bruxelles à l’âge de 84 ans, son enveloppe charnelle est ballottée comme un colis, au gré des allergies politiciennes et des incongruités logistiques.
Dernier cafouillage
Le « Sphinx de Limete » ayant été le poil à gratter des régimes mobutistes et kabilistes, il était compréhensible que le retour de son corps à Kinshasa ait inspiré frilosité aux autorités d’une RDC préélectorale jugée explosive. Le fils Félix arrivé sur le trône, via le sillon tracé par son père, les Congolais s’attendaient à ce que l’expression unanime « Repose en paix » cesse de n’être qu’une suite de mots vides de sens.
>>> À LIRE – RDC : la dépouille d’Étienne Tshisekedi annoncée à Kinshasa en début de soirée
Pourtant, quatre mois après l’investiture présidentielle, si les obsèques du « vieux » ne devraient plus tarder, un dernier cafouillage, ce 29 mai, fut du plus mauvais effet. Alors que trois jours
de cérémonies devaient débuter à l’aéroport congolais dès le jeudi matin, une source du ministre belge des Affaires étrangères annonçait, mercredi soir, qu’une cérémonie militaire prévue à l’aérodrome Melsbroek serait décalée, le rapatriement de la dépouille d’Étienne Tshisekedi étant lui-même reporté.
Pendant la nuit, Belges et Congolais se refileront la patate chaude du corps froid, finissant par conclure à des « raisons logistiques » indépendantes de leurs volontés respectives. Lesquelles ? Mystère, pour le moment.
Sans doute le peuple congolais ne souhaite-t-il que deux choses. Primo, que le corps du Sphinx trop longtemps expatrié puisse enfin se reposer à sa dernière demeure. Secundo, que les procédures congolaises – des obsèques aux scrutins, en passant par les constitutions de gouvernement – se fassent avec un peu plus de célérité…
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Étienne Tshisekedi à Kinshasa : le dernier voyage de l’opposant historique
Le retour de la dépouille d’Étienne Tshisekedi, le 30 mai à Kinshasa, a marqué le début de trois jours de célébrations qui se terminent ce samedi par l’inhumation de l’opposant historique congolais, en présence de plusieurs chefs d’État africains. Il marque aussi la fin de deux années d’attente pour ses partisans et ses proches, dont son fils, devenu président de la République.
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