RDC : des dizaines de milliers de Congolais rendent enfin hommage à Étienne Tshisekedi

Plusieurs milliers de personnes ont fait un accueil triomphal au corps d’Étienne Tshisekedi, jeudi 30 mai. Le « Sphinx de Limete », opposant historique à Mobutu et aux Kabila, sera inhumé samedi dans un pays présidé par son fils, lors d’une cérémonie à laquelle plusieurs chefs d’État africains doivent participer.

Le cercueil d’Etienne Tshisekedi, sur le tarmac de l’aéroport international de N’Djili, à Kinshasa, escorté par Jean-Marc Kabund et Mgr Mulumba, le 30 mai 2019 à Kinshasa. © Colin Delfosse pour Jeune Afrique

Le cercueil d’Etienne Tshisekedi, sur le tarmac de l’aéroport international de N’Djili, à Kinshasa, escorté par Jean-Marc Kabund et Mgr Mulumba, le 30 mai 2019 à Kinshasa. © Colin Delfosse pour Jeune Afrique

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Publié le 31 mai 2019 Lecture : 3 minutes.

Le célèbre béret d’Etienne Tshisekedi, sur son cerceuil aux couleurs de la RDC, lors de la cérémonie d’hommage populaire le 31 mai 2019 à Kinshasa. © DR / Présidence RDC
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Étienne Tshisekedi à Kinshasa : le dernier voyage de l’opposant historique

Le retour de la dépouille d’Étienne Tshisekedi, le 30 mai à Kinshasa, a marqué le début de trois jours de célébrations qui se terminent ce samedi par l’inhumation de l’opposant historique congolais, en présence de plusieurs chefs d’État africains. Il marque aussi la fin de deux années d’attente pour ses partisans et ses proches, dont son fils, devenu président de la République.

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Étaient-ils des dizaines de milliers ? Une centaine de millier ? Plus encore ? Difficile d’évaluer combien d’ombres peuplaient la nuit kinoise, en cette soirée du 30 mai. Malgré l’heure tardive, le corps d’Étienne Tshisekedi, que Kinshasa attendait depuis son décès, le 1er février 2017 a Bruxelles, a bien été porté en triomphe, depuis son arrivée à l’aéroport jusque dans le centre-ville, où il devait passer la nuit.

Pour lui rendre ce dernier hommage, certains attendaient depuis le petit matin à l’aéroport (son avion devait initialement arriver à 8h). D’autres sont arrivés plus tard, au cours de cette journée déclarée chômée et payée par le gouvernement pour toute la ville.

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Sur les boulevards sombres, la dépouille d’Étienne Tshisekedi a défilé sous les innombrables banderoles à sa gloire, devant des milliers de T-Shirt à son effigie, les branches, signes de deuil, et parfois les cierges.

Quelques heures plus tôt, la journée menaçait pourtant de tourner au fiasco. Mercredi soir, le vol qui devait le transporter, lui et plus de 200 de ses proches, de Bruxelles à Kinshasa, avait été reporté sine die.

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Les raisons de cette annulation demeurent obscures. Mais elles concernent la réservation de l’avion par le comité d’organisation congolais. Pour preuve, l’appareil qui a finalement décollé de Bruxelles à 10 h 40, n’était pas l’airbus A330 annoncé, mais un luxueux A318 CJ Elite de la compagnie de jet privé luxembourgeoise Global jet, pouvait transporter au maximum 19 personnes, selon le site de la société.

A l'arrivée du cercueil d'Etienne Tshisekedi, à Kinshasa, le 30 mai 2019. © Colin Delfosse pour Jeune Afrique

A l'arrivée du cercueil d'Etienne Tshisekedi, à Kinshasa, le 30 mai 2019. © Colin Delfosse pour Jeune Afrique

À l’arrivée, la veuve, Marthe Tshisekedi, qui voyageait avec le corps, a trouvé tout ce que le Congo compte de hautes personnalités. À commencer bien sûr par son fils, le président Félix Tshisekedi, tout de blanc vêtu et sans costume, un portrait de son père dessiné sur sa chemise et sa légendaire casquette sur la tête.

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La première dame Denise Nyakeru Tshisekedi était présente, de même que la présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda, le Premier ministre, Sylvestre Ilunga, ses prédécesseurs, Bruno Tshibala, Samy Badibanga et Matata Ponyo, ou encore le président par intérim de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) Jean-Marc Kabund.

Dans les rues de Kinshasa, la liesse populaire au retour de la dépouille mortuaire d'Etienne Tshisekedi, le 30 mai 2019. © Colin Delfosse pour Jeune Afrique

Dans les rues de Kinshasa, la liesse populaire au retour de la dépouille mortuaire d'Etienne Tshisekedi, le 30 mai 2019. © Colin Delfosse pour Jeune Afrique

Plus remarquables, les pontes de l’Église catholique congolaise, qui a affirmé que Félix Tshisekedi n’avait pas remporté le scrutin du 30 décembre dernier, étaient aussi présents. Le cardinal Laurent Monsengwo a ainsi fait le déplacement, de même que l’archevêque de Kinshasa, Fridolin Ambongo. Ils étaient accompagnés de Mgr Gérard Mulumba, archevêque émérite de Mweka et surtout frère du défunt.

Cérémonie prévue vendredi

Recouvert d’un drapeau congolais, le cercueil d’Etienne Tshisekedi a été chargé à bord d’un impressionnant camion-corbillard blanc, vitré, éclairé et recouvert de fleurs, pour sa traversée de la ville. Il lui a fallu plus d’une heure rien que pour s’extraire de l’aéroport avant de s’élancer sur le boulevard. Il devait ensuite s’arrêter à sa résidence, dans la commune de Limete, puis rejoindre l’hôpital du cinquantenaire.

La grande cérémonie en son honneur devrait donc commencer, comme prévu cette fois, au stade des martyrs ce vendredi : la dépouille y sera exposé toute la journée pour un hommage populaire, suivi d’une veillée mortuaire jusqu’à l’aube. Une cérémonie officielle doit enfin se tenir ce samedi dans la même enceinte avant une inhumation à la commune de la Nsele. La présidence congolaise a annoncé la présence de six chefs d’Etat étrangers. Mais la venue de certains d’entre eux demeure incertaine.

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