Algérie : les manifestants toujours très mobilisés, malgré des arrestations

En dépit des nombreuses arrestations par la police, les manifestants affluent dans le centre d’Alger pour le quinzième vendredi de mobilisation. Objectif : dire « Non » au dialogue proposé par le chef de l’état-major de l’armée algérienne.

Manifestation hebdomadaire d’étudiants dans la capitale algérienne le 28 mai 2019 contre la présidentielle du 4 juillet et contre le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major devenu de facto le véritable homme fort du pays depuis la démission le 2 avril 2019 du président Abdelaziz Bouteflika. © RYAD KRAMDI/AFP

Manifestation hebdomadaire d’étudiants dans la capitale algérienne le 28 mai 2019 contre la présidentielle du 4 juillet et contre le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major devenu de facto le véritable homme fort du pays depuis la démission le 2 avril 2019 du président Abdelaziz Bouteflika. © RYAD KRAMDI/AFP

Publié le 31 mai 2019 Lecture : 2 minutes.

« Pas de dialogue avec le gang et le pouvoir », martelaient vendredi 31 mai les manifestants, qui désignent sous le terme d’« issaba » (« gang ») les dirigeants de l’appareil politique toujours en place, hérité de la présidence d’Abdelaziz Bouteflika, contraint à la démission par la rue le 2 avril dernier.

En tout début d’après-midi, un millier de manifestants étaient déjà rassemblés près de la Grande Poste, devenu le point de ralliement des grandes manifestations hebdomadaires, depuis le premier vendredi de contestation le 22 février. Le gros de la foule est attendu après la fin de la prière.

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Massivement rejetée par les manifestants et sans candidat sérieux déclaré, la présidentielle prévue le 4 juillet apparaît de plus en plus compromise. Plus tôt cette semaine, le chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, devenu le véritable détenteur du pouvoir depuis le départ d’Abdelaziz Bouteflika, a réclamé des « concessions mutuelles » dans le cadre d’un « dialogue » dont il n’a pas défini les formes.

« Ni dialogue ni élections »

Il n’a plus évoqué la date du 4 juillet, mais a continué de réclamer une présidentielle « dans les plus brefs délais ». Le Conseil constitutionnel doit se prononcer avant le 5 juin sur la validité des deux seuls dossiers de candidatures déposés pour la présidentielle. Mais il semble peu probable qu’ils remplissent les conditions requises, notamment les 600 parrainages d’élus ou les 60 000 d’électeurs.

Le scrutin n’a pour seul objectif que le maintien du « système » au pouvoir, estime le mouvement de contestation inédit, qui réclame au préalable le départ de tous les dirigeants actuels, dont le général Gaïd Salah, chef de l’armée depuis 2004. « Ni dialogue ni élections, mais une (Assemblée) constituante », peut-on lire sur une pancarte brandie par des manifestants.

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Ce vendredi est le dernier du mois de jeûne musulman du ramadan, durant lequel la mobilisation n’aura pas faibli malgré la fatigue due au jeûne quotidien. Et les arrestations menées plus tôt dans la matinée, comme la semaine précédente, n’auront pas davantage découragé les manifestants.

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