Le Rwanda devient le 3e pays africain à passer entièrement à la télévision numérique
Alors que tous les pays africains s’étaient engagés en 2006 à réaliser cette transition avant 2015, le Rwanda n’est que le troisième pays du continent à compléter le passage à la Télévision numérique terrestre (TNT), après la Tanzanie et Maurice.
Dans la nuit du 31 juillet au 1 août, les chaînes télévisées ont arrêté leur diffusion analogique dans l’ouest du Rwanda. Avec cette décision, l’ultime étape rwandaise de la transition vers la télévision numérique est achevée, l’analogique n’est plus. Le pays d’Afrique centrale devient ainsi le 3e État africain, après la Tanzanie et Maurice, à être entièrement passé au numérique. Le reste du continent devrait emprunter ce chemin d’ici à juin 2015… si les pays de la région respectent l’engagement qu’ils ont pris en 2006 auprès de l’Union internationale des télécommunications (UIT).
Cette évolution technologique doit amener deux progrès majeurs : une meilleure qualité de réception et la libération de fréquence. Les fréquences supplémentaires disponibles pourront être revendues à des opérateurs pour le développement de l’offre d’internet haut débit, par exemple.
Un tiers des foyers rwandais disposant d’un téléviseur n’ont pas encore accès à la télévision numérique, faute d’équipement adapté.
Un processus compliqué et coûteux
Le passage à la TNT s’est fait par étapes. L’analogique a été progressivement coupé à Kigali en panvier, puis dans les régions du nord-ouest en mars et l’est en mai. Les ménages africains étant peu équipés en téléviseurs numériques, les foyers doivent généralement acquérir des décodeurs. Ce qui n’est pas toujours le cas.
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Ainsi, malgré le retard de six mois accusé dans le processus de transition, l’Autorité rwandaise de régulation des services d’utilité publique (RURA en anglais) a révélé que 50 000 foyers – 27 % des ménages disposant d’un téléviseur – sont privés de télévision par ce passage au tout numérique, parce qu’ils ne se sont pas équipés d’un appareil adapté ou d’un décodeur.
Incertitudes
Le faible nombre de pays africains ayant complété le passage de l’analogique au numérique s’explique en partie par le coût de cette transition.
Au Sénégal, cette transition pourrait coûter jusqu’à 39 milliards de F CFA (60 millions d’euros) ; au Mali, la facture monte à 45 milliards de F CFA (70 millions d’euros).
À ces coûts s’ajoutent les complications venant de l’application des contrats, comme au Sénégal ou en RD Congo, et les difficultés créées par le manque de clarté des cadres juridiques existant.
Face à ces incertitudes, 33 pays africains ont obtenu la prolongation de la diffusion de la bande analogique jusqu’en 2020. En effet comme l’a rappelé à Jeune Afrique Zegna Rata, conseiller de l’État camerounais ce sujet : « 2015 n’impose pas l’arrêt des émissions analogiques ». La révolution TNT est en marche mais elle semble avoir pris un peu de retard.
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